tag:blogger.com,1999:blog-5872567166424913873.post6727559247125400325..comments2023-06-24T05:31:27.903-07:00Comments on Loin du troupeau: Éloge de l'immobilitéLoin du troupeauhttp://www.blogger.com/profile/08777481914961392255noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-5872567166424913873.post-21298272191490876632012-09-26T15:46:37.214-07:002012-09-26T15:46:37.214-07:00Grâce aux bonheurs du progrès, le voyage, au derni...Grâce aux bonheurs du progrès, le voyage, au dernier siècle, a été supplanté par le tourisme. On ne découvre plus la Chine : on FAIT la Chine ; on veut de belles images, de belles montagnes, de belles prairies, et l'on en fait un bref sujet de conversation à son retour - jugeant au passage, tout de même, qu'il est bien malheureux que les populations visitées (si du moins elles ont été côtoyées) n'aient pas accès à la démocratie, aux droits de l'homme et au mariage homosexuel.<br />Lamartine eut le goût de passer près d'un an au Levant, et il en tira de sublimes notes, compilées dans son "Voyage en Orient", où il s'extasie devant les hommes qu'il rencontre, admirant leur courage, leur piété, le raffinement de leurs moeurs, et d'une manière générale, leur société, leur complexe société, qui était naturellement différente de la société française, comme elle l'est toujours, et il n'espérait ni convertir ces individus, lui qui était catholique, ni leur expliquer comment vivre, lui qui était issu d'une nation qui alors, incarnait la puissance. <br />Sylvain Tesson, que je tiens pour un écrivain majeur de ce temps (et qui a d'ailleurs co-écrit quelques ouvrages avec Alexandre Poussin, qui est dans cet article évoqué à demi-mot, dans l'ultime paragraphe), perpétue partiellement cette tradition dont le socle est l'acceptation d'un point de vue différentialiste ; mais ce Tesson n'est pas exposé. <br />Du reste, pour le grand nombre, le voyageur est celui qui multiplie les escales, qui accumule les "miles", et qui en une année, aura "fait" le Maroc, l'Inde et la Chine, sans pourtant avoir jamais ouvert le Coran, le Mahabharata ou les entretiens de Confucius. Dans le même temps, ces "voyageurs" rêvent de la vraie liberté, celle de l'Amérique, de son dynamisme, de ses valeurs modernes (à l'exception de la religion, qui est une chose moyenâgeuse, bien sûr), et voudraient en imposer les principes aux Français, qui sont si arriérés, intolérants, et même racistes.<br />En somme, le voyageur moderne n'aime ni l'endroit d'où il vient, ni celui qu'il visite.Dr. Schmidthttps://www.blogger.com/profile/12033355236267812597noreply@blogger.com