Traiter la question de l'autisme nécessiterait un livre entier. L'auteur
ne prétend certainement pas expliquer la totalité du phénomène par la cause
vaccinale. La personne pressée pourra se référer uniquement aux parties qui
montrent les forts faisceaux de preuves d'un lien entre vaccins et autisme,
à travers les articles scientifiques, les affaires juridiques ou les aveux
de certaines personnes. Mais il estime qu'un contexte plus large et plus
développé permettra un jugement nuancé et plus objectif à celui qui
s'intéresse à cette maladie contemporaine.
Étiologie de l'autisme
L'étiologie de l'autisme reste aujourd'hui globalement méconnue. Ce que l'on
est forcé de constater, c'est le nombre croissant de personnes touchées. Aux États-Unis, le
syndrome sous une de ses formes touche 78 % d'enfants de plus qu'il y a dix
ans, avec une incidence de 1 sur 88 désormais, et 1 sur 54 en ne considérant
que les garçons. Serait-ce simplement dû à un meilleur diagnostic ?
Une étude danoise de
2015 a estimé que "pour les enfants Danois nés [entre 1980 et
1991], 33 % de l'augmentation dans la prévalence des troubles du
comportement autistique peuvent être expliqués seulement par le changement
du critère diagnostique ; 42 % par l'inclusion au registre en 1995 des
patients qui ne passent pas la nuit [à l'hôpital]", et 60 % pour les deux
combinés. On peut se demander si l'augmentation constante d'autisme dans
plusieurs pays depuis plusieurs décennies peut s'expliquer uniquement de
cette manière. Le contenu de l'article n'est pas accessible, mais il faut
signaler qu'un des auteurs fait partie de la société pharmaceutique
Lundbeck, qui a comme ambition de
fabriquer des vaccins contre
Alzheimer. Par contre,
une étude en
Californie a recensé les cas entre 1990 et 2006, et a
constaté
une hausse constante de l'incidence,
"multipliée par 7 ou 8", particulièrement chez les 0-4 ans. Selon eux,
"l'analyse quantitative des changements dans le critère diagnostique,
l'inclusion des cas plus légers, et un plus jeune âge de détection suggèrent
que ces facteurs contribuent [respectivement] 2,2 fois, 1,56 fois et 1,12
fois dans l'augmentation de l'autisme, et ne peuvent par conséquent
expliquer totalement la magnitude de l'augmentation de l'autisme". "Ces
tendances à la hausse ont été observées pour toutes les races, les
catégories d'âge de la mère ou du père, le sexe [et] le niveau d'éducation
des parents".
Il existe néanmoins une cause connue depuis longtemps dans le déclenchement
de l'autisme, citée par le Centers for Disease Control (CDC) lui-même comme
on peut le voir sur
une archive du site :
"Ironiquement, l'infection de la femme enceinte avec le virus “sauvage” de
la rubéole est l'une des peu nombreuses causes connues de l'autisme. Ainsi,
en évitant l'infection de la rubéole à la femme enceinte, le vaccin ROR
prévient également l'autisme". On trouvait en référence deux articles de
1971
et
1977.
Parmi 243 enfants avec rubéole congénitale, outre les désordres
comportementaux et les retards mentaux dus à la maladie, "10 enfants
présentaient un syndrome complet d'autisme infantile [et] huit autres des
indications d'un syndrome partiel d'autisme. [...] Le taux de prévalence
pour ce groupe d'enfants atteints de rubéole congénitale était équivalent à
un taux de 412 sur 10.000 pour le syndrome complet d'autisme et 329 pour le
syndrome partiel [soit au total] 741 sur 10.000". Dans la population
normale, les taux d'autisme étaient estimés à seulement 2,1 sur 10.000 dans
une enquête au Middlesex, et 0,7 pour 10.000 dans une étude au Wisconsin.
Plus récemment, les chercheurs ont tenté de trouver des causes génétiques.
En 2008,
un
article notait que "le nombre de requêtes à des
généticiens cliniques pour identifier l'étiologie de l'autisme avait
largement augmenté", et que "le taux de diagnostic pour les troubles du
spectre autistique est communément rapportée entre 6 et 15 %".
Les chercheurs ont fait l'association, qui reste à clarifier, entre troubles
autistiques et maladies mitochondriales.
Un article de 2011
"établiss[ait que] la prévalence des maladies mitochondriales
dans la population générale présentant des troubles autistiques était de 7,2
% [...], bien plus élevée que celle trouvée dans la population générale
(~0,01 %)". La mise à jour en 2014 d'un
article initialement paru en
1993 rectifiait que "les maladies mitochondriales sont bien
plus fréquentes [dans l'ensemble de la population] que ce que l'on croyait
auparavant", confirmant l'évaluation précédente, avec le chiffre de 11,5
pour 100.000, soit 0,015 %. Selon le premier article, "dans l'ensemble, ces
preuves plaident pour la notion que les maladies mitochondriales sont
associées avec les troubles du spectre autistique [bien que] des études
supplémentaires sont nécessaires pour mieux définir le rôle des
mitochondriopathies dans les troubles autistiques".
On note également une prévalence de l'autisme plus forte chez le garçon, à
un taux 2 à 4 fois supérieur suivant la population étudiée, et jusqu'à
9 fois pour le
syndrome d'Asperger.
Une étude a noté en
2009 qu'un niveau élevé de testostérone fœtale est corrélée
avec la présence de traits autistiques plus forts à l'âge de 6-10 ans, bien
qu'elle n'ait pas d'influence directe sur le QI, et que cette relation était
"un effet de la testostérone plus que du sexe en soi". L'expérience a été
reproduite
avec
le même résultat pour des enfants de 18 à 24 mois en
2010, avec une prédominance de l'effet de la testostérone
fœtale plus que du sexe, comme l'illustre
la
figure 2.
Une revue de 2013 sur
les différences entre sexes et l'autisme évoque cette "théorie majeure qui
donne un large rôle à la testostérone dans l'étiologie des troubles du
spectre autistique [appelée] la théorie de Cerveau Extrêmement Masculin, qui
propose que [ces] troubles proviennent d'une hyper-masculinisation du
cerveau". Dans
une
étude par exemple, "les niveaux de testostérone et de ses
précurseurs étaient significativement plus élevés dans les échantillons
extraits des personnes autistiques, avec 57 sujets sur 70 ayant au moins un
métabolite androgène mesuré au-dessus de la limite haute des intervalles de
références par sexe et âge". En Égypte,
une étude montrait aussi
une corrélation avec la sévérité du diagnostic : "les androgènes étaient
plus élevés chez les patients autistes que chez les contrôles et
augmentaient avec la sévérité de l'autisme". Il avait été montré déjà
en 1997, si l'on s'en
réfère à
cet
article de Baron-Cohen, que "les garçons atteints
d'autisme ont une puberté précoce, liée à des taux élevés de testostérone".
Cette théorie nécessite selon les auteurs de la revue encore "beaucoup de
travail [...] pour déterminer les mécanismes cellulaires et moléculaires
précis par lesquels la testostérone interagit avec les circuits
neuro-développementaux et les
locus de risques génétiques pour
accroître le fardeau du comportement autistique".
Un groupe a émis l'hypothèse que l'autisme pourrait dû à une mauvaise
régulation d'un récepteur hormonal, RORA, qui régulerait à son tour de
manière dommageable des protéines utiles au bon fonctionnement cognitif. Ils
ont montré
en 2011 que RORA régule la
transcription de
l'aromatase,
enzyme cruciale pour la synthèse d'œstrogène à partir de testostérone, et
dont la quantité se trouve "significativement réduite dans le cortex frontal
des sujets autistes".
En 2013, ils ont
généralisé ce résultat, en démontrant que "RORA régule la transcription [de
5] gènes liés aux troubles autistiques", la concentration de ces protéines
étant à la fois "diminuées dans les cellules neurones humaines limitées en
RORA1 et dans les tissus de cortex préfrontal d'individus autistes".
Les facteurs environnementaux et nutritionnels figurent en bons candidats
potentiels dans l'étiologie de l'autisme.
Une étude de décembre 2014
a noté les moyennes des concentrations de particule polluante dans l'air aux
États-Unis, et d'après des questionnaires électroniques à des infirmières,
en a déduit que "l'association entre les troubles du spectre autistique et
[les particules polluantes de moins de 2,5 µm] était plus fort quand
l'exposition avait lieu au 3
e trimestre [de grossesse] (facteur
des chances = 1,42) que pour les autres trimestres". Il n'ont pas trouvé de
lien pour les particules plus grosses.
Une méta-analyse parue la
même année a rassemblé sur plus 10 ans de recherche les études où le nombre
d'autistes dépassait 50 : "Nombre d'études ont démontré une augmentation
significative du risque de troubles du spectre autistique avec l'estimation
d'exposition à la pollution de l'air autour de la période prénatale,
particulièrement avec des métaux lourds et des particules de matière". Ils
ont également trouvé que "une consommation plus grande de certains
nutriments et suppléments [est] associée à une réduction du risque de
troubles du spectre autistique, la preuve la plus forte étant pour les
suppléments périconceptionnels d'
acide folique [ou vitamine
B9]". Ils concluent que "plus de travaux sont
nécessaires pour examiner [le rôle des] graisses, vitamines et autres
nutriments maternels, ainsi que des perturbateurs endocriniens chimiques et
des pesticides, dans l'association avec les troubles autistiques, étant
donné sa plausibilité biologique et les preuves autour d'autres déficits
neurodéveloppementaux".
Il n'est pas certain que l'association entre carences et autisme soit
nécessairement de type causal, et de nouvelles études sur les traitements
potentiels sont souhaitables. Pour la vitamine B,
une étude de
2011 montrait certes un haut
niveau d'homocystéine dans les urines d'enfants autistes, qui "pourrait
indiquer des déficiences en acide folique et vitamines B6 et B12 dans la
nutrition de ces enfants".
Une
autre revue, en 2013, précise par exemple
qu'il "y a un besoin de confirmer si combler des déficits en acide folique
et vitamines B6 et B12 dans les métabolisme d'enfants autistes conduit à des
bénéfices comportementaux et fonctionnels".
Selon
une
étude de 2014, "l'exposition des enfants à la plupart
des 10 composés les plus toxiques [comme le plomb ou les particules fines
dans l'air] est restée stable ou a décru [alors que pendant la même période]
la prévalence de diagnostic d'autisme avait monté en flèche". Ils ont trouvé
cependant que "parmi les toxines suspectes étudiées, les éthers de
polybromobiphényle, [la
quantité] d'adjuvants d'aluminium [
administrée avant 18 mois], et
l'herbicide
glyphosate [
dans les cultures OGM de maïs et de
soja] ont des courbes à la hausse positivement corrélées à la montée de
l'autisme". Le glyphosate est l'ingrédient principal du tristement célèbre
Roundup de Monsanto, l'herbicide
le plus vendu au monde en
2005 et que l'on retrouve dans
les eaux et les
organismes humains de toute la
planète.
Prenons note également de
l'étude
publiée en novembre 2007 dans le
Journal of the Australasian
College of Nutritional &
Environnemental Medicine, qui "présente les premières données
cliniques qui visent à associer les radiations électromagnétiques
environnementales liées à la technologie sans fil à l'autisme". Elle établit
qu'une thérapie purgative des métaux contenus dans le corps des autistes,
dont le mercure, fonctionne mieux dans des environnements dépourvus de
radiations électromagnétiques. "Ces résultats suggèrent un rôle significatif
des radiations électromagnétiques à la fois dans l'étiologie de l'autisme et
dans l'efficacité d'interventions thérapeutiques". Selon les auteurs, il
existe des "synergies entre les ondes radios liées aux radiations
électromagnétiques et le fardeau des métaux lourds". Par exemple, "il a été
montré que ces champs [électromagnétiques] sont capables de passer à travers
la membrane cellulaire, d'atteindre les métaux intracellulaires et d'y
causer un réchauffement intracellulaire". Par ailleurs, selon
cette
étude, "il apparaît que l'IRM et les radiations
micro-ondes émises par les téléphones portables libèrent significativement
le mercure des restaurations d'amalgames dentaires". Pour le lien avec le
mercure plus particulièrement, nous invitons le lecteur à se référer à un
paragraphe ultérieur (voir
Lien entre l'autisme et le mercure). Ces
résultats rejoignent conceptuellement ceux de
cette
étude coréenne selon lesquels "le risque de troubles du
déficit de l'attention avec hyperactivité était associé à l'utilisation de
téléphones portables pour des appels vocaux mais l'association était limitée
aux enfants exposés à de relativement hauts niveaux de plomb".
Des travaux ont tenté ces dernières années d'élaborer une explication
synthétique et plus générale de la cause des troubles autistiques.
Une revue sur les
risques périnataux de l'autisme en 2012 relatait que "une réponse
inflammatoire chez les autistes est étayée par nombre de faits. [Par
exemple, le]
facteur de nécrose tumorale [que nous
retrouverons plus loin (voir
Lien entre l'autisme et le mercure) lié à
l'intoxication au mercure] était presque multiplié par 50 dans le fluide
cérébrospinal, et l'expression du gène IL-6 était accrue dans le cerveau de
patients autistes". Quantité de facteurs résumés
en figure 1 sont proposés comme
déclencheur d'inflammation et d'autisme, comme les allergies, le stress, le
mercure, les infections, l'auto-immunité. En conclusion de leur analyse, ils
proposent que "la prématurité, le faible poids de naissance et les problèmes
périnataux [puissent] contribuer à l'augmentation du risque d'autisme. Ce
statut et des gènes de susceptibilité [...] peut rendre l'enfant plus
vulnérable à l'activation des
mastocytes".
Une de leurs études en
2010 montrait que "le sérum de jeunes patients autistes contient
[plus]
d'ADN mitochondrial [p = 0,0002 ou p
= 0,006] et d'anticorps anti-mitochondriaux de type 2 [p = 0,0001] que ceux
d'enfants contrôles au développement normal" et proposait que "l'ADN
mitochondrial sanguin extracellulaire et d'autres composants pourrait
caractériser un endophénotype autistique et pourrait contribuer à la
pathogenèse en activant des réponses auto-immunes". Dans
une synthèse parue en
2013, l'auteur principal propose que "l'activation des
mastocytes du cerveau par des mécanismes allergiques, environnementaux,
immunitaires, neuro-hormonaux, du stress et toxiques, en particulier dans
les aires associées au comportement et au langage, condui[se] à des
allergies cérébrales localisées et à une encéphalite focale. Cette
possibilité est plus fréquente dans le sous-groupe de patients ayant des
gènes de susceptibilité aux troubles du spectre autistique qui impliquent
aussi l'activation des cellules mastocytaires".
Notons que l'auteur principal de ces études déclare entre autres posséder
un
brevet "pour le traitement de conditions
neuro-inflammatoires" et deux pour le "diagnostic et le traitement des
troubles autistiques". Un autre groupe sans conflits d'intérêt a néanmoins
confirmé en 2014 ces différences en recensant les nombreux
articles mettant en évidence des différences
en termes de stress oxydatif ainsi que des
dysfonctionnements mitochondriaux et
inflammatoires/immuns
dans les cerveaux d'autistes. De surcroît, ils citent d'autres études qui
ont établi "que les aires cérébrales affectées par le stress oxydatif, les
dysfonctionnements mitochondriaux et une mauvaise régulation immunitaire
sont des aires responsables de fonctions cérébrales typiquement touchées
chez les autistes (
Table 4), [par] exemple les aires
impliquées dans le traitement de la parole, la mémoire, l'interaction
sociale, et la coordination sensorielle ou motrice". Ils concluent enfin, en
se basant sur plusieurs études, qu'il "est possible que le traitement de ces
anormalités puisse conduire à une réduction des symptômes de l'autisme".
Un mot sur la piste intestinale
Pour finir, notons également une autre piste, qu'un
documentaire
canadien a exposée en 2012 : la piste bactérienne
de notre flore intestinale. Il discrédite la piste de la vaccination (7,30')
: la théorie "la plus controversée d'entre elles rendait les vaccins
responsables de l'autisme. L'étude d'Andrew Wakefield publiée en 1998 dans
une revue médicale de renom déclencha 13 années de controverse véhémente à
travers le monde. Ses méthodes furent discréditées mais les taux de
vaccination n'en plongèrent pas moins. Le lien entre vaccination et autisme
n'a jamais été démontré, pourtant le Dr Wakefield a toujours des partisans".
Un
article de
Nature en 2015 relate l'histoire de
cette piste intestinale :"Paul Patterson, un neuroscientifique et biologiste
du développement à [l'université] Caltech, était intrigué par des données
épidémiologiques montrant que les femmes qui souffrent d'une fièvre forte et
prolongée pendant la grossesse ont jusqu'à sept fois plus de chance d'avoir
un enfant autiste. [...]
Pour chercher dans cette voie, Patterson a induit des symptômes grippaux à
des souris enceintes avec un ersatz de virus [...]. Il a appelé cela le
modèle d'activation immune maternelle (AIM). La descendance des souris AIM
de Patterson montrèrent les trois caractéristiques fondamentales de
l'autisme humain : interactions sociales limitées, tendance au comportement
répétitif et communication réduite [...]. De plus, les souris avaient des
intestins perméables, ce qui était important puisqu'entre 40 et 90 pourcents
de tous les enfants autistes souffrent de symptômes gastrointestinaux. [...]
Spécifiquement, deux classes bactériennes – Clostridia et Bacteroidia –
étaient bien plus abondantes dans la descendance AIM que chez les souris
normales. Mazmanian reconnaît que ces déséquilibres puissent ne pas être les
mêmes que chez les humains autistes. Mais le résultat était très
convaincant, dit-il, puisque cela suggère que l'état comportemental des
souris AIM – et peut-être par extension du comportement autistique des
humains – pourrait être enraciné dans les intestins plutôt que dans le
cerveau. “Cela soulève une question provocante” selon Mazmanian. “Si nous
traitons les symptômes gastrointestinaux chez les souris, verrons-nous des
changements dans leur comportement ?”. [...]
Mazmanian et Hsiao ont enquêté en donnant aux animaux des doses d'un microbe
connu pour ses propriétés anti-inflammatoires, Bacteroides fragilis, qui
protège aussi les souris de colite provoquée expérimentalement. Les
résultats ont montré que le traitement réparait les fuites intestinales et
restaurait une microbiotie plus normale. Cela atténuait également la
tendance envers le comportement répétitif et la communication réduite.
Mazmanian a trouvé par la suite que B. fragilis annulait les déficits AIM
même chez les souris adultes. “Ainsi, au moins dans ce modèle chez la
souris, cela suggère que les traits de l'autisme ne sont pas câblés en dur –
ils sont réversibles – et c'est une grande avancée”."
Sous couvert de nouveauté, cette piste remonte à de nombreuses années.
En
1996, un groupe de chercheurs à Rome révélait qu'une
"perméabilité intestinale modifiée se trouvait chez 9 des 21 (43 %) patients
autistes, mais aucun des 40 [patients] contrôles. [...] Nous spéculons que
[cela] peut constituer un mécanisme possible pour le passage accru à travers
la muqueuse intestinale de peptides dérivés de la nourriture avec de
subséquentes anormalités comportementales". Depuis, de
nombreuses
études
sont allées dans ce sens, ce que résume
une
revue de 2012 : "bien que toutes les études ont des
limitations méthodologiques significatives,
elles
indiquent collectivement des taux anormalement hauts de troubles
gastro-intestinaux ou certains symptômes gastro-intestinaux chez des enfants
avec troubles du spectre autistique et des taux plus haut dans toutes les
études sauf une, quand une population contrôle était utilisée. [...] De plus
en plus, des preuves [au sujet des troubles autistiques] soutiennent une
combinaison de changements dans la microflore intestinale, une perméabilité
intestinale, une réponse immunitaire inappropriée, une activation de voies
métaboliques spécifiques et des changements comportementaux chez les
individus prédisposés génétiquement".
Le controversé Dr Wakefield avait abordé une voie de recherche similaire
dans une série d'articles. En 2000, il constatait qu'une "pathologie
intestinale, à savoir une hyperplasie nodulaire lymphoïde (HNL)
iléo-colique et une inflammation des muqueuses, avait était observée
chez des enfants avec troubles du développement". Son étude comparait un
groupe d'enfants avec ces troubles du développement avec régression
comportementale et symptômes intestinaux, dont 50 autistes sur 60 patients,
avec "37 contrôles au développement normal [...] qui étaient examinés pour
une possible maladie inflammatoire de l'intestin. [...] Une HNL
iléale
était présente chez 54 des 58 (93 %) enfants affectés et sur cinq des 35
(14,3 %) contrôles (p < 0,001)". Pour une HNL colique, ces chiffres
étaient respectivement de 30 % contre 5,4 % (p < 0,01). Les auteurs
concluaient qu'une "nouvelle variante de maladie inflammatoire de l'intestin
était présente dans ce groupe d'enfants avec troubles du développement".
Elle faisait écho à
leur
étude controversée du
Lancet en
1998, portant sur "12 enfants [...] avec un
historique développemental normal suivi d'une perte des capacités acquises,
dont le langage, et également suivi de diarrhée et douleur abdominale".
Après examens, "les 12 enfants présentaient des anormalités à l'intestin
[comme attendu], allant de HNL à ulcération
aphtoïde.
L'histologie a montré des inflammations chroniques éparses du colon chez 11
enfants et une HNL iléale réactive chez 7 d'entre eux, mais aucun granulome.
Les troubles comportementaux incluaient l'autisme (neuf)". Un des résultats
qui provoqua le débat était que selon les auteurs "le déclenchement des
symptômes comportementaux était associé, par les parents, à la vaccination
ROR chez huit des 12 enfants, à une infection de rougeole chez un enfant, et
une otite moyenne chez un autre". Ces deux articles, portant en partie sur
les mêmes enfants, furent retirés. Les raisons de ce retrait ne sont qu'en
partie visibles sur le site. Pour l'article de 2000,
on
lit que "les échantillons patients recueillis étaient probablement
biaisés et que l'affirmation de l'article que l'étude avait eu l'approbation
du comité éthique local était fausse. Il y avait aussi la possibilité d'un
sérieux conflit d'intérêt dans l'interprétation des données". Pour celui de
1998, il est
écrit
que "suivant
le
jugement du Conseil de Médecine Générale
du Royaume-Uni [...], il est devenu clair que plusieurs éléments de
l'article [...] sont incorrects, contrairement aux résultats d'une
précédente investigation. En particulier, il a été prouvé que les
affirmations de l'article original que les enfants étaient “sélectionnés au
fur et à mesure qu'ils venaient [sans sélection par le médecin]” (
consecutively
referred) et que les investigations étaient “approuvées” par le
comité éthique local étaient fausses. Par conséquent, nous retirons
totalement cet article de notre base de publication".
D'autres de ses études n'ont pas subi le même sort.
En
2002, Wakefield et d'autres chercheurs ont évalué la
possible "présence du virus de la rougeole persistant dans les tissus
intestinaux de ces patients ([avec HNL iléo-colonique et troubles du
développement]) et une série de contrôles par analyse moléculaire. [...]
Soixante-quinze des 91 patients avec une HNL iléale et une entérocolite
histologiquement confirmée étaient positifs au virus morbilleux dans leur
tissu intestinal comparé à cinq des 70 patients contrôles. [...] De plus, il
apparaît y avoir une forte ségrégation du phénotype de la maladie pour les
enfants de sexe masculin".
En
2005, il confirmait que de nouvelles "données [sur 148
enfants avec troubles autistiques] soutiennent l'hypothèse que la HNL se
retrouve significativement dans la pathologie des enfants avec troubles
autistiques", quoiqu'il soit difficile avec le seul résumé de se convaincre
de la pertinence de leur échantillon contrôle. En 2009, un
article
canadien intitulé
Entérocolite autistique :
réalité ou fiction ? discutait de ce sujet controversé : "une
hypothèse est que les troubles du spectre autistique peuvent être
accompagnés par des réponses immunitaires innées anormales à des protéines
alimentaires, entraînant une inflammation gastro-intestinale et une
aggravation des problèmes comportementaux".
Toujours est-il que piste intestinale, virale et inflammatoire et non
bactérienne, rejoint par certains aspects l'hypothèse bactérienne, en ce
sens qu'elle situe l'origine des troubles autistiques au même endroit et
qu'elle suggère que l'autisme soit réversible et soignable en modifiant
l'état des intestins. Cette opinion est
soutenue
médiatiquement par l'ex
playmate et
actrice
Jenny
McCarthy, après l'expérience de l'autisme de son fils, et par son
compagnon de l'époque Jim Carrey. Elle affirme l'avoir entièrement soigné,
alors qu'elle attribue l'origine de la régression au vaccin ROR. Parmi les
traitements
préconisés figurent le régime avec
moins d'allergènes (en particulier soja, gluten, caséine), et la
restauration d'un intestin sain par le biais d'anti-viraux,
d'anti-mycosiques, d'enzymes et de probiotiques, à côté de suppléments en
vitamines et autres nutriments et de la purge des métaux nocifs du corps.
Un lien parfois reconnu juridiquement entre autisme et vaccination
Sans que cela n'en constitue une preuve déterminante, puisque tout jugement
est influencé par des contingences légales personnelles et financières, la
justice a plusieurs fois reconnu un lien entre la vaccination et l'autisme.
Ce cas est celui d'Hannah Poling, une jeune fille vaccinée 5 fois en une
journée qui a commencé à développer des troubles autistiques à partir de
cette date. D'après le scientifique pro-vaccin Paul Offit
(voir Chapitre
Influences publiques) dans
un article du
NEJM,
elle reçut 9 valences (diphtérie, tétanos, coqueluche acellulaire, Hib,
rougeole, oreillons, rubéole, varicelle et polio inactivée), et Hannah qui
était joyeuse et communicative devint "deux jours plus tard léthargique,
irritable et fébrile. Dix jours après la vaccination, elle développait une
éruption comme celle induite par le vaccin contre la varicelle. Des mois
plus tard, avec des retards dans le développement neurologique et
psychologique, Hannah fut diagnostiquée avec une encéphalopathie causée par
un déficit d'enzyme mitochondriale. Les symptômes d'Hannah incluaient des
problèmes de langage, de communication et de comportement – toutes les
caractéristiques des troubles du spectre autistique". Si Offit soutenait que
"il n'était pas inhabituel que des enfants avec déficiences enzymatiques
mitochondriales développent des symptômes neurologiques",
la
décision de justice concernant le montant
des dommages statua que le laboratoire devrait verser 1,5 million de dollars
la première année, puis 580.000 à 680.000 $ par an à vie. Quand on sait que
4.800 familles
attendent un procès collectif sur ce même vaccin (dont un premier groupe a
été débouté), on prend conscience de l'impact d'une éventuelle
reconnaissance de cause à effet pour le budget de l'État ou des firmes
pharmaceutiques. On imagine d'un autre côté l'appât du gain pour les
familles dont l'enfant souffre de troubles autistiques, dans le pays
ultra-procédurier que sont les États-Unis.
Il est difficile de trouver un document officiel du verdict, le dossier
étant d'ailleurs selon certains scellé comme on l'a entendu
sur CBS.
Selon Law360,
l'agence de presse
Associated Press aurait pu en prendre possession
alors que "sous le Programme de Compensation Vaccinale, les informations et
les documents de procès comme celui d'Hannah ne peuvent être rendus
accessibles à quiconque n'est pas impliqué dedans". On peut trouver le
possible contenu de ces documents, reproduit par exemple sur le
Huffington Post ou
sur CBS : "en
résumé, [la division de compensation des dommages vaccinaux] a conclu que
les faits de ce cas satisfaisaient le critère statutaire pour démontrer que
les vaccinations qu'[Hannah] a reçues le 19 juillet 2000 ont
significativement aggravé un problème mitochondrial sous-jacent, qui la
prédisposait à des déficits dans son métabolisme énergétique cellulaire, et
qui s'est manifesté comme une encéphalopathie régressive avec les traits des
troubles du spectre autistique". Certains s'appuient sur cette dernière
locution pour questionner la véracité de l'autisme, puisque présenter des
traits de l'autisme ou être autiste ne revient pas au même. D'après
un article scientifique de
2006 du père d'Hannah, sa fille de 23 mois, soit 4 mois après
les vaccinations mises en cause, affichait un score de 33 sur l'échelle de
l'autisme infantile (CARS), ce qui la cataloguait autiste légère. En effet,
d'après le Centre Ressources Autisme du Nord-Pas-de-Calais, "un score
inférieur à 30 ne permet pas d'établir un diagnostic d'autisme, [u]n
résultat supérieur à 37 signifie un diagnostic d'autisme sévère [et l]es
résultats situés entre 30 et 37 représentent, quant à eux, un diagnostic
d'autisme de léger à moyen". La suite a été plutôt favorable à la fillette
qui avait 6 ans en 2006 au moment de l'article du père et avait retrouvé
"depuis l'entrée en maternelle [un score] inférieur à 30". Elle "avait été
traitée avec des suppléments de vitamines depuis l'âge de 2 ans et demi" et
avait "recommencé à parler [dès] l'âge de 23 mois" avec quatre mots.
D'autres thérapies, interventions ou suppléments furent décidés, avec "de
lentes mais constantes améliorations dans le tonus musculaire, la
coordination musculaire et les symptômes gastro-intestinaux". A cette
période, "quoiqu'elle présent[ât] encore des comportements autistiques
légers, [leur] patient a continué à progresser dans les fonctions du langage
et la sociabilité à tel point qu'elle va désormais dans une maternelle
normale avec une aide".
* * *
D'autres cas ont fait écho à cette affaire.
En décembre 2012,
la Cour des plaintes fédérales ordonnait de dédommager les parents de Ryan
de près d'un million de dollars ; ils avaient "prétendu que comme
conséquence de “toutes les vaccinations administrées à [Ryan] entre le 24
mars 2003 et le 22 février 2005, et plus spécifiquement les vaccinations ROR
administrées entre le 19 décembre 2003 et le 10 mai 2004”, Ryan a souffert
“de dégât sévère et débilitant à son cerveau, décrits comme Troubles du
Spectre Autistique”", ainsi que d'asthme. Selon les parents, une
"encéphalopathie [était le résultat] de [sa première] vaccination ROR".
En septembre 2014, c'est à Milan qu'un tribunal a condamné le Ministère de
la Santé, dont émanait l'obligation vaccinale, à indemniser un enfant ayant
contracté l'autisme suite à la vaccination avec 3 doses d'Infanrix-Hexa de
GlaxoSmithKline. Selon
le
document de la Cour, "l'expert nommé d'office,
sur la base de l'analyse minutieuse exposée, en est venu, de cette manière,
à conclure qu'il est probable et dans une mesure certainement supérieure [à
l'hypothèse] contraire, que le vaccin Infanrix Hexa SK administré en trois
doses entre mars et octobre 2006 a contribué à causer le trouble autistique
du petit __, sur la base d'un polymorphisme qui l'a rendu susceptible à la
toxicité d'un ingrédient (ou polluant) ou plus. Le produit, comme il a été
conclu de documents confidentiels de la même société pharmaceutique qui en
détient le brevet, montre une prédisposition dangereuse au trouble
autistique, laquelle tendance, théoriquement faible quand calculée à partir
des données de l'expérience clinique précédant l'autorisation – elle
expliquerait seulement 2-5 % des cas de la maladie – est en réalité
sous-estimée d'après l'existence, récemment confirmée par les autorités de
santé australiennes, de lots de vaccins contenant un désinfectant à base de
mercure, aujourd'hui officiellement interdit à cause de sa neurotoxicité
démontrée, en concentrations telles qu'elles excèdent largement les niveaux
maximum recommandés pour des nourrissons d'un poids si faible". Le
raisonnement de l'expert "parvient à retenir [uniquement] le critère de
connexion étiologique, [principe] travesti et confondu jusqu'alors avec
celui chronologique du
post hoc ergo proper hoc retenu – de manière
erronée – que les vaccins, jusqu'à il y a quelques mois officiellement
étrangers à la pathogenèse de l'autisme, pussent être élevés au rang de
cause probable par simple manque d'alternatives valides. En réalité, jusqu'à
ce que GlaxoSmithKline (fabricant du produit incriminé, nda) n'ait reconnu,
que ce soit purement involontairement ou pas, les cinq cas d'autisme ayant
fait surface pendant l'expérimentation clinique de l'Infanrix Hexa SK [cf.
ce
document confidentiel p. 626], le lien entre
les vaccins et la maladie constituait, tout comme n'importe quelle autre
hypothèse étiopathogénétique, une simple possibilité". Pour l'expert, la
maladie ne relevait donc pas d'une simple concomitance contingente, mais
bien d'un lien de cause à effet plus probable qu'aucun autre, thèse étayée
par la reconnaissance tardive de GSK d'autismes survenus pendant
l'expérimentation clinique. "Le Ministère a fait appel de la décision",
selon
son
propre site.
En 2012, c'est le ROR qui était condamné dans la ville de Rimini pour le
même motif. Le jugement de cour indiquait : "Le tribunal ordinaire de Rimini
[...] : ayant été établi que __ a été handicapé par des complications de
type irréversible à cause de vaccinations (prophylaxie trivalente ROR) avec
droits aux indemnités des articles 1 et 2 de la loi n. 210 de 1991
(allocation de subsistance réversible pour 15 ans), condamne le Ministère de
la Santé en la personne du ministre à la charge de verser à __ l'indemnité
prévue [par cette loi]".
La Stampa relatait
à ce sujet : "il a fait discuter le verdict du Tribunal de
Rimini qui en entérinant le recours d'un couple de parents a imputé le
déclenchement de l'autisme à l'administration du vaccin [ROR]. [...] La
Société Italienne de Pédiatrie Préventive et Sociale veut rassurer les
parents, en expliquant les raisons pour lesquelles il ne peut être
sérieusement pris en considération aucun lien entre la survenue du syndrome
autistique et l'administration du vaccin trivalent. [Son président a rédigé
un article] qui reconstruit, avec abondance de détails, le processus qui a
conduit à la formulation de ce verdict et qui démontre, avec un
bibliographie précise, le caractère scientifiquement infondé d'une telle
sentence".
Reconnaissance mal assumée du CDC
Dans
un courriel de Tina
Cheatham du US Health Resources and Services Administration, daté du 5 mai
2008 et dévoilé plus tard, on lit en réponse à des questions de la chaîne
CBS que "le gouvernement n'a jamais compensé, et n'a jamais reçu l'ordre de
compenser, aucun cas basé sur la décision que l'autisme était effectivement
causé par les vaccins". Elle admet pourtant que "nous avons des cas de
compensation où des enfants ont développé une encéphalopathie, ou un dégât
cérébral général. L'encéphalopathie peut être accompagnée d'une progression
médicale d'un ensemble de symptômes dont le comportement autistique,
l'autisme ou les crises". Le vaccin entraîne donc selon ce document, dont
l'authenticité reste à vérifier, l'autisme au moins de manière indirecte.
On trouve un autre exemple plus manifeste de ce même aveu.
Julie Gerberding a rejoint le CDC en
1998, puis en fut présidente jusqu'à son départ forcé par l'administration
Obama en janvier 2009.
Le 25 janvier 2010, soit
le lundi suivant l'obligation légale de ne pas être embauchée pendant un an
et un jour par le secteur pharmaceutique, elle a été recrutée en tant que
chef de la division vaccin chez Merck, fabricant du vaccin inculpé dans la
maladie d'Hannah. En mars 2008, avant son éviction, elle s'exprimait à la
télévision sur CNN (
à 4'20) sur un potentiel rôle
déclencheur des vaccins dans l'autisme : "Ce que j'ai compris [du cas
Poling] est que l'enfant a ce que nous pensons être une maladie
mitochondriale rare, et quand les enfants ont cette maladie, n'importe quoi
qui les stresse engendre une situation où les cellules n'arrivent juste plus
à fabriquer assez d'énergie pour garder leur cerveau en fonctionnement
normal. Là, nous savons tous que les vaccins causent occasionnellement de la
fièvre chez les enfants. Donc si un enfant était immunisé, attrapait la
fièvre, avait d'autres complications des vaccins, alors si vous êtes
prédisposés avec une maladie mitochondriale, cela peut certainement
provoquer des dégâts. Certains des symptômes peuvent être des symptômes qui
ont les caractéristiques de l'autisme". Elle poursuit peu après de manière
étonnante : "Mais il y a eu plus de quinze très bonnes études scientifiques
et l'Institut de Médecine qui ont cherché dans cette voie, et ils ont conclu
qu'il n'y a vraiment aucun lien entre les vaccins et l'autisme". Elle venait
pourtant juste d'établir un lien, au moins indirect, entre vaccinations et
symptômes de l'autisme.
L'impartialité et la transparence du CDC ont pu déjà être mises en question
à la suite d'
une
étude en 2004 qui comparait des "cas diagnostiqués
avec autisme et des contrôles nés entre 1986 et 1993 parmi des enfants
scolarisés à Atlanta". Le résultat global montre un lien entre vaccination
et autisme : "plus d'enfants [autistes] (93,4 %) que d'enfants contrôles
(90,6 %) étaient vaccinés avant l'âge de 36 mois (facteur des chances : 1,49
[statistiquement significatif]). L'association était la plus forte dans le
groupe d'âge 3-5 ans". Ils concluaient que cela "reflétait probablement les
exigences vaccinales pour l'entrée dans les programmes d'intervention
[spécialisée] précoce". La population contrôle choisie par les chercheurs ne
suffisant pas à blanchir le vaccin, elle devient soudainement impropre à
conclure – ce qui interroge sur l'intérêt de l'étude. Elle n'est pas
accessible.
Une
étude publiée le 27 août 2014 dans le
Translational
Neurodegeneration refaisait les calculs à partir des mêmes chiffres.
Elle trouvait qu'il "y avait une augmentation statistiquement significative
des cas d'autisme spécifiquement parmi les garçons afro-américains qui
avaient reçu leur premier vaccin ROR avant l'âge de 36 mois. Les risques
relatifs pour les individus masculins en général et pour les afro-américains
étaient respectivement de 1,69 (p = 0,0138) et 3,36 (p = 0,0019). De plus,
les garçons afro-américains présentaient un facteur des chances de 1,73 (p =
0,0200) pour le cas d'autismes chez les enfants ayant reçu leur premier
vaccin ROR avant 24 mois comparé à ceux ayant 24 mois ou plus".
Mais peu après, le 3 octobre 2014, le journal exécutait contre cet article
un
désaveu demandé une semaine plus tôt, "puisqu'il y avait
des conflits d'intérêts non déclarés de la part de l'auteur qui ont
compromis le processus de revue par les pairs [et que] de plus, la revue par
pairs en post-publication a soulevé des inquiétudes sur la validité des
méthodes et de l'analyse statistique". Il n'est point fait mention des
oublis de l'auteur concernant ses liens d'intérêts, qui avait déjà déclaré
"être impliqué dans le litige de la vaccination". Par ailleurs, la revue par
les pairs est censée n'arriver qu'avant la publication, puisque c'est elle
qui en décide. Par la suite, on peut émettre des commentaires, ou publier
comme c'était le cas justement pour cet article, des corrections et un autre
point de vue. L'annonce laconique du journal laisse en tout cas perplexe,
d'autant que les résultats trouvés sont tellement tranchés que la méthode
d'analyse statistique n'a guère de chance d'influer au point d'inverser le
résultat.
Désaveu et critique plus étonnants encore puisque le 27 août, jour même de
la sortie de l'article avec les nouveaux calculs, l'un des auteurs de
l'article original de 2004
nommé William Thompson faisait, par l'intermédiaire de son représentant au
cabinet d'avocat Morgan Verkamp,
un communiqué : "Je regrette
que mes co-auteurs et moi-même aient omis des informations statistiquement
significatives dans notre article de 2004 publié dans le journal
Pediatrics.
Les données omises suggéraient que les Afro-Américains masculins qui avaient
eu le vaccin ROR avant leur 36 mois avaient plus de risque d'autisme. Des
décisions furent prises sur quels résultats il fallait publier après que les
données furent collectés, et je crois que le protocole de l'étude finale ne
fut pas suivi". Après avoir affirmé sa foi dans les vaccins, il poursuit :
"Ma gêne portait sur la décision d'omettre des résultats pertinents dans une
étude particulière sur un sous-groupe particulier pour un vaccin
particulier. Il y a toujours eu des risques reconnus pour la vaccination et
je crois que c'est la responsabilité du CDC de communiquer convenablement
les risques associés à la réception de ces vaccins. J'ai eu de nombreuses
discussions avec le Dr. Brian Hooker pendant les 10 derniers mois portant
sur les études que le CDC avaient effectuées concernant les vaccins et les
retombées neuro-développementales dont les troubles du spectre autistique.
Je partage le sentiment que le processus de décision et les analyses du CDC
devraient être transparents".
Le CDC expliquera dans
un
communiqué qu'il n'a
"présenté les résultats concernant les races noires et blanches/autres [que
pour les] enfants du groupe qui avaient un certificat de naissance", puisque
ces certificats "permettent aux chercheurs d'évaluer une information plus
complète concernant la race ainsi que d'autres caractéristiques importantes,
dont les possibles facteurs de risques pour l'autisme comme le poids à la
naissance, l'âge de la mère et l'éducation". Selon le CDC, ne pas avoir le
certificat de naissance d'une partie des Noirs et des Blancs ne permettait
donc pas selon eux d'évaluer convenablement si ces sous-groupes de couleur
étaient plus à risque, quand bien même l'augmentation était flagrante. Avec
un échantillon restreint, la significativité s'en est trouvée en tout cas
assez diminuée pour ne pas atteindre un seuil de preuve scientifique.
D'autres résultats non significatifs mais indiquant un possible lien entre
autisme et vaccin ROR dans certaines sous-catégories auraient pu être
dévoilés, voire étudiés plus en profondeur pour confirmer ou infirmer cette
tendance. La communauté d'utilisateur de CNN
a enquêté sur
l'épisode, et a retrouvé
des diapositives de février 2004 du
CDC présentant des résultats préliminaires de l'étude : on
retrouve essentiellement les mêmes résultats que l'article de 2004. On
découvre également d'autres chiffres intéressants, comme ceux qui tendent à
indiquer un risque de la vaccination ROR avant 36 mois (diapositive 33)
quand la mère a plus de 35 ans (facteurs des chances = 2,64), ou un peu
étonnamment quand la mère est plus éduquée (2,76). Pour information, cette
dernière association a d'ailleurs reçu un indice indirect en sa faveur en
2010 dans
cette étude faite en
Californie, où "la majorité des regroupements spatiaux d'autisme étaient
caractérisés par une éducation parentale élevée, avec par exemple des
risques relatifs > 4 pour les parents avec un diplôme universitaire vs.
parents sans le baccalauréat". L'impact du vaccin n'était pas étudié.
Que disent les autres études sur un lien entre vaccination et autisme ?
Des études qui concluent à une absence de lien
Une
étude anglaise de 2013 du
British Medical Journal
(BMJ) a montré, contrairement au cas des États-Unis, que "après une
multiplication par cinq de l'incidence annuelle des taux d'autisme dans les
années 1990 au Royaume-Uni, les taux d'incidence et de prévalence chez les
enfants de 8 ans ont atteint un plateau au début des années 2000 et sont
restés stables jusqu'à 2010". Il aurait justement été intéressant d'avoir
les statistiques du nombre de vaccins injectés contenant du thiomersal entre
2004 et 2010. Dans sa discussion, elle disculpe le rôle du ROR dans cette
montée, en se basant sur plusieurs études "qui elles non plus n'ont trouvé
aucune association entre le ROR et l'autisme".
La première de ces études,
du même auteur et non accessible en totalité dans le
Lancet, précise
dans ses résultats que "aucun regroupement temporel significatif pour l'âge
de la première inquiétude parentale n'a été observée pour les cas d'autisme
atypique ou sévère, à l'exception d'un seul intervalle dans les 6 mois
suivant la vaccination au ROR". Ils disculpent pourtant ce qui apparaît
comme un indice ou une preuve du rôle du vaccin par le fait que "cela
apparaît être un artefact lié à la difficulté de définir précisément le
déclenchement des premiers symptômes dans cette maladie". La difficulté à
définir les premiers symptômes devrait plutôt diluer l'information et la
rendre moins significative ; on se demande plus encore la raison d'être de
l'article, si la conclusion est vouée à être que, de toute façon, le critère
d'étude n'est pas assez précis pour conclure. Elle "a été financée par l'
Agence
de Contrôle des Médicaments" du Royaume-Uni. Sans
surprise, on constate un manque d'indépendance de cette institution publique
(sous son nouveau format). En mars 2013, on pouvait lire une motion du
Parlement anglais qui "appelle à une réforme de la
déficiente [Agence] (MHRA) qui est financée par l'industrie pharmaceutique
et néglige de manière répétée l'intérêt général".
Une
autre, parue en 2001 également dans le
BMJ, stipule
qu'alors que l'incidence de l'autisme a augmenté, la prévalence du ROR est
restée stable, et qu'il ne peut donc y avoir de lien. L'analyse la plus
pertinente a été écartée : "Nous avons au départ essayé de conduire une
analyse avec contrôle en comparant des enfants qui avaient reçu le vaccin
ROR et ceux non vaccinés en relation avec le diagnostic d'autisme. Seulement
environ 3 % des cas et des contrôles, pourtant, n'avaient pas reçu le
vaccin, et il n'y avait donc trop peu d'information pour fournir une
estimation pertinente des facteurs des chances relatifs". La phrase est
ambiguë : était-ce 3 % des cas et 3 % des contrôles, auquel cas le vaccin ne
semblerait pas jouer sur l'autisme, ou était-ce 3 % des "cas et des
contrôles", mélange qui ne présume en rien d'une éventuelle dissymétrie ?
Nous verrons ci-dessous qu'il y avait bien une dissymétrie qu'ils ont choisi
d'ignorer. Ils ont donc décidé de conduire "une analyse des tendances dans
le temps", par exemple en "estim[ant, avec une formule complexe,]
l'incidence cumulative sur quatre ans (risque) d'autisme diagnostiqué" par
année de naissance. Ils arrivent
au résultat, sur leur échantillon,
que l'incidence calculée a monté, ce qui est vrai dans la population
générale comme le montre la figure 1 de
l'article anglais, alors
que "au contraire, la prévalence de la vaccination ROR parmi les enfants
enregistrés dans la base de recherche de la médecine générale avec au moins
deux ans de suivi était pratiquement constante (environ 97 %) [pour ces
années de naissance (1988-1993)]". D'un côté l'autisme grimpe, alors que les
vaccinations stagnent. Pourtant, cette prétendue stabilité du taux de
vaccination est beaucoup moins vraie dans la population générale comme le
montre la figure page 6 de
ce document des
statistiques du Système de la Santé Publique (
NHS) anglais, où la couverture à 24
mois passe de 80 % en 1988-89 à 91,8 % en 1995-96. A partir de leur
échantillon biaisé, ils concluent donc à l'absence de lien. Ils avaient
pourtant à leur disposition, de leur propre aveu, "les données au
Royaume-Uni de la base de recherche de la [médecine] générale [qui] sont
fermement connues dans de nombreuses publications pour être de haute qualité
et complets et, en particulier, les historiques de vaccinations de cette
base de donnée sont estimés quasiment complets". Le fait qu'ils ne
trouvent pas les mêmes taux de vaccination dans leur sous-population que le
NHS dans la population générale reste un point à éclaircir.
Remarquons quoiqu'il en soit la difficulté de ce genre d'approche
temporelle, où l'on cherche des tendances générales avec les incertitudes et
biais que cela entraîne, puisqu'au cours du temps d'autres co-facteurs
peuvent influer. Il reste préférable d'avoir une étude en double-aveugle
avec contrôle. De plus, il n'est pas fait mention de la seconde dose de
vaccin, qui ne suit pas nécessairement la même tendance que celle de la
première dose (ex. avec
les statistiques du Pays de
Galles autour de 2000). Enfin ils concluent leur partie
'Résultats' avec une certaine désinvolture mathématique : "parmi 110 cas
d'autisme chez les enfants âgés de 2 à 5 ans nés entre 1988 et 1993 pour qui
l'état vaccinal au ROR pouvait être établi, la distribution des âges à la
première vaccination ROR était presque identique à celle de la population
générale, et 109 (99 %) étaient vaccinés, une prévalence presque identique à
celle de la population générale". Nous venons pourtant de voir que la
prévalence au ROR de la population générale était selon eux de 97 % et non
99 %. Le raisonnement mathématique établissant que 99,1 % est à peu près
égal à 97 % est tout aussi juste que de dire que 0,9 % est à peu près égal à
3 %, en considérant les non vaccinés. On pouvait s'attendre à trouver, comme
dans la population générale, 3 % de non vaccinés parmi les autistes de
l'échantillon, or seul 0,9 % ne l'étaient pas, ce qui n'est pas "presque
identique". Un
z-test avec ces
valeurs ne donne pas un résultat statistiquement significatif, mais avec les
mêmes tendances pour un échantillon 3 fois plus gros de 330 personnes et 99
% vaccinées parmi les autistes, il l'aurait été. Ils ont préféré obscurcir
ce résultat en prétextant comme vu plus haut "trop peu d'information". Cela
relativise à tout le moins les conclusions de l'article : "les données
apportent des preuves qu'aucune corrélation n'existe entre la prévalence de
la vaccination ROR et l'augmentation rapide des risques d'autisme dans le
temps". Dans la section Conflits d'intérêts, on lit que "le Programme
Collaboratif de Boston sur la Surveillance des Médicaments" auxquels sont
affiliés les auteurs est soutenu en partie par des bourses de 11
laboratoires pharmaceutiques, dont AstraZeneca, GlaxoWellcome, Janssen,
Novartis ou encore Bristol-Myers Squibb.
Une
étude californienne de plus large ampleur temporelle
parue dans le réputé journal
JAMA montre entre 1980 et 1994 une
augmentation de l'autisme alors que les taux de couverture à 17 et 24 mois
sont assez constants. On remarque malgré tout une augmentation de la
survenue d'autisme à partir de 1988, et cette même année une hausse en
palier de la couverture d'environ 10 %. Pendant les paliers, on se serait
attendu à voir pour chaque année de naissance des taux d'autisme similaires.
Au vu des résultats de cette étude de la Branche Immunisation du Département
des Services de Santé (qui possède
des brevets sur des
vaccins) à Berkeley, le vaccin dont la couverture a augmenté
de 14 % sur cette période ne peut à lui seul expliquer la tendance haussière
d'autisme détectée de 373 %. Si cela ne disculpe pas de manière totale le
vaccin, d'autres facteurs peuvent et doivent intervenir dans l'augmentation
du nombre d'autistes diagnostiqués : citons le processus de détection de la
maladie, l'arrivée de la deuxième injection ou d'autres vaccins comme
l'hépatite B et la coqueluche à germe entier (voir Chapitre
Coqueluche), ou
enfin d'autres causes exogènes déclenchant la maladie.
Pour étayer l'absence de lien, l'article du
BMJ cite enfin
un article du
New
England Journal of Medicine, paru en 2002 et financé entre autres par
des bourses du Bureau du Programme Vaccinal National et du Programme
National d'Immunisation, et du CDC. Elle n'établit pas de lien en se basant
sur tous les enfants danois nés entre 1991 et fin 1998. Ils ont "calculé le
risque relatif avec ajustement en fonction de l'âge, la période calendaire,
le sexe, le poids à la naissance, l'âge de gestation, l'éducation maternelle
et le statut socio-économique. Au final, il n'y avait pas d'augmentation du
risque de troubles autistiques ou d'autres troubles liés au spectre
autistique parmi les enfants vaccinés comparé aux enfants non vaccinés
(risque relatif ajuste 0,92)". On conclut que les enfants vaccinés ont
légèrement moins de chance de devenir autistes que les non vaccinés, même si
ce résultat n'est pas significatif. Si toutefois l'on regarde les chiffres
totaux sans ajustement du tableau 1, les autistes représentent 1,1 enfant
sur 10.000 chez les non vaccinés et 1,6 enfant sur 10.000 chez les vaccinés,
soit une augmentation de 45,3 %, statistiquement significative au
z-test (p = 0,012). Nous devons
admettre que l'ajustement permet d'expliquer ce changement de tendance,
puisqu'il n'est pas fait état dans l'article de plus de précisions sur les
paramètres de cet ajustement.
Ce qu'il plus encore intrigant de constater, c'est qu'il ne fait nulle part
référence au thiomersal contenu dans ces vaccins. On apprend dans
une autre étude du même premier
auteur que "la discontinuation des vaccins contenant du
thimérosal au Danemark [est arrivée] en 1992". La majorité des enfants de
l'étude n'a donc reçu que des vaccins sans thiomersal, et les conclusions
d'innocuité ou de pseudo-innocuité portent donc seulement sur le danger des
virus atténués présents dans le vaccin ou de ses excipients. Pourtant la
première phrase de l'introduction annonçait que "on a[vait] suggéré que le
vaccin [ROR] causait l'autisme". Prendre une population témoin où le vaccin
injecté ne contenait plus mercure, alors que cet excipient est le premier
incriminé dans l'autisme par ses détracteurs, révèle soit l'incompétence
soit la mauvaise foi des auteurs et relecteurs impliqués.
Il existe également des études qui dépassent la simple analyse de la
concomitance de la vaccination et de l'autisme pour faire une analyse
séparée. Certaines pointent une absence de corrélation, sur de larges
échantillons (110.000 enfants vaccinés en bas-âge en Angleterre entre 1988
et 1997 au DTP ou DT
par exemple). Il est
difficile de se faire une idée très précise de la raison des divergences de
conclusion entre études, d'autant que nombre d'articles requièrent paiement
pour leur lecture, hormis le résumé.
Une page du site de l'OMS
est dédiée à cette question du thiomersal dans les vaccins. On s'étonnera
que sur les 9 références citées, articles ou revues, le choix se soit porté
uniquement sur celles qui indiquent une absence de corrélation pour quelque
désordre comportemental que ce soit, excepté les tics. Par exemple,
une de ces études
démontre une élimination rapide (demi-vie de 7 jours) de l'éthyl-mercure
(thiomersal) dans le sang.
Une autre compare les
taux d'autisme entre plus de 400.000 enfants ayant reçu un vaccin soit
contenant soit dépourvu de thiomersal, et pointe encore une absence de lien.
Récemment encore
en 2010, des chercheurs
incluant des membres du CDC ou de l'Immunization Safety Office, et 3 autres
auteurs ayant des conflits d'intérêt avec entre autres Sanofi,
GlaxoSmithKline, Merck et Wyeth, concluaient à l'absence de facteur causal
du thiomersal des vaccins sur l'autisme, durant l'enfance ou en prénatal.
Ils trouvent même à l'inverse que "les enfants [autistes] avaient plus de
chance d'avoir reçu des vaccins sans thiomersal ou combiné avec Hib que les
contrôles et plus de chance d'avoir reçu des vaccins hépatite B sans
thiomersal". Sans remettre en doute la bonne foi des uns et des autres, on
peut se demander la raison du biais pris par l'OMS dans le choix de ses
références unilatérales, probablement celle de ne pas décrédibiliser les
vaccins ni instaurer une paranoïa nuisible – pour le bien de tous.
Des études qui avancent une association entre autisme et thimérosal
Inversement, plusieurs études tendent à établir un lien entre vaccination et
autisme, avec le thiomersal comme agent spécialement sous surveillance.
D'après
une revue parue en
2010 sur l'effet de l'exposition au mercure sur les
enfants, "lancé en 1930, le thiomersal, qui contient 49,6 % d'éthyl-mercure,
était ajouté dans certains vaccins multidoses pour leur préservation". Puis
"des inquiétudes furent soulevées en 1999 à propos de la quantité cumulée de
mercure dans les programmes d'immunisation infantiles". D'après
l'introduction de
cet article australien de
2011, "la liaison éthyl-mercure permet un transfert facilité
à travers les membranes telles que la
barrière
hémato-encéphalique, après laquelle elle est cassée en
Hg inorganique", c'est-à-dire du
mercure métallique pur. Selon
une étude, le thiomersal
lui-même, "à des concentrations entre 0,2 et 0,6 µg/mL" entraînait "une
diminution significative (p < 0,001) dans l'
index mitotique et l'index de prolifération ainsi qu'une augmentation dans
l'échange de
chromatides sœurs (p < 0,001)", démontrant "un
effet génotoxique et cytotoxique du thiomersal dans des cultures de
lymphocytes du sang périphérique humain".
Un peu à la manière du tétanos dont la très faible concentration n'est pas
suffisante pour déclencher une immunisation, mais qui a un effet
macroscopique manifeste, le thimérosal dans le cerveau n'est pas détectable
directement, c'est pourquoi les chercheurs évaluent parfois sa présence par
les protéines qu'il induit. Selon
une étude japonaise en
2010, "le thimérosal peut pénétrer le cerveau, mais est
indétectable quand une dose clinique de thimérosal est injectée ; par
conséquent, l'induction de l'ARN messager de la
métallothionéine (MT) et de la protéine [MT induite
par l'ARNm] a été observée dans le cervelet et le télencéphale des souris
après injection de thiomérosal". Si les ARNm de MT-1 étaient exprimés tous
deux entre 6 et 9h après l'injection à la fois dans le cervelet et le
télencéphale de souris, son "expression dans le cervelet était trois fois
supérieure à celle du télencéphale après une injection de 12 µg/kg de
thimérosal". Pour les auteurs, puisqu'on pense "que le cervelet est un
organe sensible au thimérosal [....], en combinaison avec la pathologique du
cerveau observée chez les patients diagnostiqués d'autisme, la présente
étude aide à étayer la plausibilité biologique possible qu'une exposition de
faible dose aux vaccins contenant du thimérosal puisse être associée à
l'autisme". Quoiqu'il manque un lien logique (entre thimérosal dans le
cervelet et survenue de l'autisme) que le résumé de l'article seul ne
permette pas de combler, on remarque qu'une petite dose même indétectable de
thimérosal induit des changements importants au niveau cellulaire.
La dose de 12 µg/kg équivaut à une dose de 6 µg/kg d'éthyl-mercure. Aux
États-Unis, on peut trouver
la liste des vaccins recommandés en
2004, avec la dose de thimérosal pour chacun. Si la plupart
n'en contiennent pas ou seulement des traces, certains vaccins en
contiennent des doses proches : le Fluozone de Pasteur-Aventis en contient
12,5 µg par dose, et est destiné à des enfants de 6 à 23 mois : pour un bébé
fille de 6 mois d'une poids au bas de la courbe (
5 kg), cela revient à 1/5
de la dose de l'étude japonaise. En 2001, on lisait dans
un article états-unien
que "selon le calendrier d'immunisation recommandé des Centres de Contrôle
des Maladies (CDC), les nourrissons pouvaient avoir été exposés à 12,5 µg de
Hg à la naissance, 62,5 µg d'éthyl-mercure (EtHg) à 2 mois, 50 µg de EtHg à
4 mois, 62,5 à 6 mois, 50 à approximativement 18 mois, pour un total de
237,5 µg d'EtHg durant les 18 premiers mois de la vie, si tous les vaccins
contenant du thimérosal étaient administrés", ce qui dépasse alors mêmes les
doses de l'étude japonaise mais sur un temps plus long. On peut lire une
confirmation de cet ordre de grandeur dans
un document du Centre
National d'Immunisation australien où les doses qu'un "enfant de 6 mois
pourrait avoir reçu étaient les suivantes : 3 doses de vaccin DTC, 3 doses
de vaccin contre l'hépatite B, et 3 doses de vaccin Hib. Cela aurait conduit
à une prise totale de 175 µg d'éthyl-mercure", avant 6 mois. Le chercheur
favorable à la vaccination Paul Offit (voir Chapitre
Influences publiques)
confirme lui-même dans
cet article par
l'intermédiaire de la FDA un chiffre de 187,5 µg de mercure avant l'âge de 6
mois pour les États-Unis. Il indique même que "cette valeur dépassait les
recommandations de l'Agence de la Protection de l'Environnement (EPA) mais
ne dépassait pas celles recommandées par le Registre de l'Agence des
Maladies par Substances Toxiques (ATSDR) ou la FDA. Par conséquent, le
thiomérosal fut retiré de la plupart des vaccins pour enfants avant 2001 par
mesure préventive".
L'effet macroscopique de faibles doses de thiomersal est confirmé dans
d'autres études. Par exemple en 2010,
un article de l'équipe des
Geier, équipe assez impliquée dans le litige de la vaccination,
indique que l'injection de ces vaccins contenant du thiomersal avant 7 mois
ou avant 13 mois, et ce dès une différence de 100 µg, provoque une incidence
de puberté précoce 5,58 fois plus importante (p < 0,0001), le mercure
étant en effet connu pour être un perturbateur endocrinien qui affecte le
mécanisme de création des hormones stéroïdiennes. L'étude portait sur plus
de 278.000 enfants nés aux États-Unis entre 1990 et 1996. La puberté précoce
correspond également par ailleurs à une tendance caractéristique des enfants
autistes comme nous l'avions vu plus haut (voir
Étiologie de l'autisme).
Une autre
revue
de l'équipe des Geier, datant de 2013, soulève la même suspicion
quant "aux effets toxiques du thiomersal administré en routine",
éventuellement en synergie avec d'autres produits nocifs. "Plusieurs études
suggèrent que les enfants diagnostiqués comme ayant des troubles du spectre
autistique ont un processus de
sulfatation
anormal, de bas niveaux de
thiols
[protéines qui captent le mercure], une diminution de la capacité de réserve de
glutathion
["vital pour détoxifier les métaux lourds tels que le mercure
[...]"], avec en conséquence une capacité compromise
d'oxydo-réduction (redox) et de détoxification. Pour des individus qui sont
alors désavantagés au regard de la détoxification et/ou du redox, il y a une
vulnérabilité accrue et explicable des dommages cérébraux".
Cette revue parue en 2001
indique par ailleurs que "de nombreux cas d'autisme idiopathique sont
induits par une exposition précoce au mercure contenu dans le thimerosal".
D'après
une étude in vitro
des Geier, le thiomersal montre une toxicité significative pour les neurones
humains et les cellules fœtales, même à de faibles concentrations
(nano-moles), niveaux à la fois "comparables [à ceux] reçus par les enfants
vaccinés durant les six premiers mois de leur vie" et "compatibles à
l'exposition connue pour induire des comportements de type autistiques et
patho-physiologiques chez la souris". Même des niveaux très faibles de
thiomersal (4,35 nM soit 0,87 µg/kg de mercure) provoquent en 48h une
viabilité cellulaire réduite de moitié sur des cultures de
SH-SY5Y privées de facteur de croissance des
nerfs, comme le montre la figure 4 de
cet
article.
Selon
une
étude parue en 2010, des nouveaux-nés états-uniens
vaccinés contre l'hépatite B avant 1999 (la recommandation date de 1991 aux
États-Unis) "avaient un risque 3 fois plus élevé d'un rapport parental de
diagnostic d'autisme par rapport aux garçons non vaccinés ou vaccinés après
leur 1
er mois". La tendance est d'ailleurs nettement plus marquée
pour les non-Blancs, qui avaient 64 % de chances de plus que les garçons
blancs non-Hispaniques. Dans le même pays,
une étude de 2011 a
étudié "la relation entre la proportion d'enfants qui recevaient les vaccins
recommandés avant 2 ans et la prévalence de l'autisme ou des troubles de la
parole ou du langage dans chaque état des États-Unis entre 2001 et 2007", et
a trouvé qu'une "augmentation de 1 % dans la [couverture vaccinale] était
associée à 680 enfants supplémentaires étant autistes ou ayant des troubles
de la parole ou du langage". Ils concluent que "bien que le mercure ait été
enlevé de nombreux vaccins, d'autres coupables pourraient associer les
vaccins à l'autisme". Cette étude a été
critiquée pour l'emploi
de statistiques
peu fiables ou le fait d'avoir groupé
l'autisme à d'autres dysfonctionnements.
Selon
une étude californienne de
2003, se basant sur des données provenant de 44 enfants
autistes issus de familles en majorité plutôt éduqués, "l'évènement
mentionné par la majorité des parents comme concomitant à la détérioration
était les immunisations, rapportées par 67,6 % des parents. D'autres
épisodes médicaux étaient rapportés par environ un tiers des parents
(maladies, 39,5 %; médications 33,3 % ; convalescence de maladie 17,1 %). Le
seul autre évènement mentionné avec régularité était le déménagement
familial (16,7 %). Un peu plus de la moitié des parents (52,3 % ; n = 23)
était capable d'isoler un évènement associé à la perte des capacités. Encore
une fois, les immunisations arrivaient en haut de la liste (52,2 % de ceux
ayant identifiés un évènement), soit seul soit en conjonction d'une fièvre,
d'une crise [épileptique] ou d'une médication. Seuls quatre (17,4 %) parents
listaient un évènement non biomédical comme seul évènement responsable de la
dégradation". Ces réponses "ne sont pas surprenantes, compte tenu du moment
où les données ont été prises et de l'attention médiatique autour des
résultats de Wakefield et collaborateurs [...]. Pourtant, d'autres facteurs
de stress environnementaux ont aussi été rapportés [dans les questionnaires]
et ces facteurs peuvent s'expliquer par des influences gènes/environnement
dans la régression. Comme Rapin et Katzman (1998) proposaient, “le cerveau
immature, s'il y a une prédisposition génétique, peut être susceptible à un
éventail de facteurs de stress environnementaux non spécifiques qui peuvent
précipiter la régression”". Si cela ne constitue pas une preuve définitive,
puisqu'il s'agit de notifications ultérieures et qui plus est éventuellement
influencées par l'affect des parents, il convient de garder en mémoire que
certains épisodes autant voire plus fréquents que les vaccinations n'ont pas
été mis en corrélation aussi souvent avec la survenue de l'autisme.
De manière plus générale, sans parler uniquement du thimérosal, il semble
exister un lien entre la présence de mercure et la survenue de l'autisme.
Lien entre l'autisme et le mercure
Une
revue parue en 2012 établissait que les dégâts dus à la
présence de mercure dans le cerveau et les anomalies développées par les
individus souffrant d'autisme montrent de nombreuses similitudes
physiologiques : dégénération des microtubules et des axones à longue
portée, avec germination déficiente, hypercroissance dendritique,
neuroinflammation, activation astrocytaire, activation de la réponse
immunitaire cérébrale, protéines gliales fibrillaires élevées,
stress oxydatif et
péroxydation lipidique, problèmes d'homéostasies spécifiques multiples,
mauvaise méthylation, mauvaise irrigation du cerveau, perte de granules et
de cellules de Purkinje dans le cervelet, entre autres. La tableau 1 met en
parallèle 22 traits identiques ou similaires qui caractérisent les deux
conditions. En synthèse, les auteurs concluaient que "les preuves suggèrent
que le mercure peut être soit causal soit contributeur de la pathologie
cérébrale chez les personnes présentant des troubles du spectre autistique,
en fonctionnant en synergie avec d'autres composés toxiques ou pathogènes".
Pour ce qui est du mercure,
une revue citée plus
haut sur les risques de l'intoxication chez les enfants a
recensé les troubles comportementaux associés à cette pollution, dont entre
autres hypotonie musculaire, comportement perturbé ou négatif, apathie,
perte d'appétit et de poids, troubles du sommeil nocturne, somnolence
diurne, tremblement, ataxie, problèmes de coordination, sudation accrue,
démangeaisons sévères, tension sanguine accrue, tachycardie, sensibilité à
la lumière, et chez les adolescents dysarthrie, paresthésie, changement de
personnalité, éréthisme, perte de mémoire, dépression, perte de la vision des couleurs,
fatigue, vertiges, maux de têtes, ou problèmes de concentration. Ces
symptômes ne se retrouvent que partiellement chez les autistes, ce qui
délégitime une analogie trop poussée, quoiqu'en disent la revue de 2012 ou
d'autres revues.
Une
étude de 2009 faite au Texas a cherché à "déterminer si
la proximité des sources de pollution au mercure en 1998 était reliée à la
prévalence de l'autisme en 2002". Elle a "trouvé que pour 1000 livres [soit
~453 kg] de déchets industriels, il y avait une augmentation correspondante
de 2,6 % des taux d'autisme (p < 0,05) et une augmentation de 3,7 %
associée aux émissions des centrales (p < 0,05)". Ils ont calculé que
s'éloigner de "10 miles [soit ~16 km] des sources industrielles ou des
centrales [était] associé à une diminution du risque incident d'autisme de
2,0 % et 1,4 %".
En
2011, il a été mis en évidence que "10 semaines
d'exposition chronique au mercure par l'eau de boisson modifiait
l'expression du
facteur de nécrose tumorale α dans le cervelet et l'hippocampe de campagnols [mais que]
l'exposition au mercure n'augmentait le facteur [donc la destruction
cellulaire] que chez les mâles". La même équipe avait également
montré que l'ingestion
de métaux sous forme ionique (Hg
2+, Cd
2+, mais pas
HgCl
2 ou CdCl
2 ) réduisait par deux le temps de
contact social, chez le mâle uniquement. Ils avancent l'hypothèse que les
métaux jouent sur les centres dopaminergiques, après avoir observé que
donner de l'amphétamine augmentait l'activité locomotrice des femelles et
des mâles abreuvés à l'eau non contaminée, mais qu'elle n'avait pas d'effet
sur l'activité locomotrice des rongeurs mâles dont l'eau contenait des
métaux ioniques.
Quelques études ont cherché à établir une corrélation entre présence de
mercure dans l'organisme et autisme. Les différentes parties du corps ne
traitent pas le mercure de la même manière. Étonnamment,
une étude polonaise de
2010 a trouvé des taux plus faibles dans les cheveux de 91
autistes de 3-4 ans que dans ceux de personnes saines, alors que dans le
groupe de 7-9 ans, les taux de mercure étaient plus élevés. L'historique de
vaccination ne semblait pas importer, mais il se peut au vu de l'écart-type
très faible que tous ces enfants polonais aient été similairement vaccinés
(23 injections en moyenne, écart-type 0,7). Par contre, dans le groupe 3-4
ans, on a noté chez les autistes masculins 38,5 % de cas de complications
aux vaccins, contre 4,5 % dans le groupe contrôle sain. Les auteurs
suggèrent en conclusion que "les enfants autistes diffèrent des enfants
sains dans leur façon de métaboliser le mercure, façon qui semble évoluer
avec l'âge". On pourrait imaginer une difficulté chez les autistes à
expurger le mercure en bas-âge, puis une compensation plus tard par rapport
aux autres enfants qui l'auraient déjà mieux purgé. L'équipe des Geier
a montré en 2012 avec une
étude en aveugle que chez les enfants autour de Dallas "une concentration
accrue de mercure dans les cheveux était significativement corrélée [0,58; p
= 0,013] avec la sévérité des troubles autistiques [établie par le score sur
l'échelle de l'autisme infantile (
CARS)].
Par
contre, aucune corrélation significative n'était observée avec aucun des
autres métaux toxiques examinés". L'âge moyen et la déviation standard
étaient de 3,5 ± 1,1, ainsi en accord avec les résultats polonais dans cette
classe d'âge.
Une étude
égyptienne de 2011 confirme une partie de ces résultats, en étudiant la
concentration du plomb, mercure, zinc et cuivre, ce dernier n'étant pas
analysé dans la précédente étude : "il y avait des différences hautement
significatives entre le niveau de ces substances dans les cheveux des
enfants autistes comparés aux contrôles, une corrélation positive du [score
sur l'échelle d'autisme infantile] avec à la fois le mercure [(r = 0,615, p
= 0,000)] et le cuivre [(r = 0,404, p = 0,022)], alors que le quotient
intellectuel était corrélé significativement avec le niveau de plomb dans
les cheveux. Le niveau de zinc n'était corrélé à aucun [des deux]".
Une
autre étude de 2010 a trouvé chez les enfants autistes des
taux comparables de Hg dans les urines, mais des taux plus élevés de
porphyrines, "
biomarqueurs
de l'exposition et la toxicité au mercure". L'étude, financée par les
Instituts américains de la santé (
NIH),
dit
n'avoir pas trouvé de relation significative entre autisme et historique de
vaccination, mais cela n'est plausiblement dû qu'au faible échantillon,
sachant que les garçons autistes avaient tout de même reçu en moyenne 55 %
de vaccination de plus que les garçons contrôles, et les filles 37 %
(tableau 2).
En
2006, ce résultat avait déjà été établi, avec la précision
que "les niveaux de porphyrines étaient en revanche normaux chez les sujets
Asperger, qui se différenciaient en cela des sujets atteints d'autisme [non
Asperger]". Les auteurs franco-britanniques émettaient alors l'idée d'une
"incidence d'une intoxication d'origine environnementale dans les troubles
de l'autisme infantile".
Une
étude a montré que "le traitement avec l'
œstradiol seul [...] augmentait
significativement la concentration de Zn-
thionéine dans les reins et le foie".
Les résultats suggèrent que le prétraitement avec l'œstradiol pourrait
augmenter la capture de Hg, qui à son tour conduit à une augmentation de la
concentration de Hg-thionéine", les
métallothionéines étant entre autres
responsables de la détoxification cellulaire. Au final, "l'effet protecteur
de l'œstradiol sur la toxicité rénale induite par Hg" pourrait être
expliquée par la Zn-thionéine qu'il induit. Une autre
étude montre un effet protecteur de
cette hormone au niveau hypothalamique, avec "une réduction significative du
contenu en mercure dans la
glande pituitaire antérieure et
l'hypothalamus médian". Cet effet prophylactique de l'hormone féminine
expliquerait alors la moindre prévalence de l'autisme féminin. Par ailleurs,
la pollution aux métaux a tendance à
libérer la production de testostérone
et d'estradiol, ce qui peut en parallèle contribuer à
complexifier l'impact du mercure.
De tous les métaux non radioactifs,
une étude in vitro
déjà citée a établi que le mercure Hg est, plus encore que le plomb, le plus
toxique, et provoque "dommages mitochondriaux, diminution de l'activité
oxydo-réductrice, dégénération ou mort cellulaire".
Ce qu'il subsiste du mercure vaccinal et environnemental
En 1999, soit
près de 70 ans après
son apparition comme agent de conservation dans les vaccins, le "
Public
Health
Service, l'American Academy of Pediatrics, et les fabricants de vaccins
ont convenu que les vaccins contenant du thimerosal devaient être retirés
aussitôt que possible", même si les Centres pour le Contrôle et la
Prévention des Maladies (CDC) auteurs du communiqué
se devaient étonnamment de préciser que "le grand risque de ne pas
vacciner les enfants dépasse largement le risque inconnu et probablement
plus faible, voire inexistant, de l'exposition cumulative au thimérosal
des vaccins dans les 6 premiers mois de la vie".
On apprend d'
un
article canadien de 2005 que "l'OMS continue de
recommander d'utiliser les vaccins avec thiomersal dans les pays
sous-développés", celui-ci précisant que "retirer le thiomersal des vaccins
ne réduirait pas plus que 50 % l'exposition au mercure chez les enfants et 1
% sur la vie entière" (l'autre composante de l'exposition étant
principalement le lait maternel). C'est pourtant au plus jeune âge qu'il est
le plus dangereux (faible poids, développement du cerveau), et réduire de
moitié la quantité reçue d'un composé neurotoxique ne devrait pas être
considérée comme inutile dans ces pays.
En 2000, le thiomersal est retiré en France de pratiquement tous les
vaccins, ce qui n'est pas le cas dans le reste du monde. Il a été
réintroduit dans les vaccins multi-doses contre la grippe A,
selon l'Afssaps à des
"doses minimes [...] de 25-50 µg/dose. A ces doses, et dans la situation et
les conditions d'emplois, tout risque de toxicité est a priori exclu". Outre
que l'usage du terme
a priori ne présage guère du caractère
scientifique de l'annonce (puisqu'a priori, donc avant étude, on ne peut
faire de lien entre deux phénomènes quels qu'ils soient), on peut
légitimement se demander pourquoi le conservateur n'aurait aucun pouvoir
nocif à ces concentrations mais conserverait son rôle bénéfique dans la
conservation du produit. Nous avons vu par ailleurs qu'à ces faibles
concentrations, le mercure arrive à pénétrer le cerveau et le cervelet et
quoiqu'indétectable lui-même, parvient à modifier l'expression génique en
ces endroits.
Le mercure
se retrouve également
dans les soins médicaux, dans les
amalgames
dentaires, dans la nourriture et
principalement dans le poisson, qui subit la pollution au méthylmercure des
océans. L'OMS considère que les occidentaux ingèrent 6,6 µg de mercure par
jour. Le seuil de méthylmercure tolérable ingéré par semaine par un fœtus a
été évalué en 2004 à
1,6 µg/kg, "révision de la [valeur]
précédente de 3,3 µg/kg, cette dernière devant être considérée comme
inapplicable désormais".
L'extraction minière, l'orpaillage, le charbon constituent également des
sources de pollution inquiétantes d'après
le
site notre-planete.info.
La
revue sur l'exposition au mercure et la santé des
enfants cite encore les thermomètres, les piles, les
lampes à fluorescence, ou la crémation des corps.
L'autisme a ces dernières décennies émergé d'une façon manifeste et sa
prévalence est désormais considérable, principalement aux États-Unis où il
touche plus d'un garçon sur 50. La seule augmentation du diagnostic semble
insuffisante à expliquer cette hausse. Les mécanismes et les causes
deviennent moins énigmatiques qu'ils avaient pu l'être auparavant, et des
causes environnementales, génétiques, nutritionnelles et hormonales sont les
plus suspectes. Le sujet suscite une forte controverse, en particulier pour
la raison que certaines théories incriminent les vaccins qui contiennent du
thiomersal à base d'éthyl-mercure ou le virus de la rougeole. Les
institutions publiques et la majorité des publications scientifiques clament
une absence d'association, mais beaucoup manquent de solidité ou
d'impartialité. A l'inverse, celles qui suggèrent un lien proposent des
faisceaux de preuves sur la nocivité du thiomersal, mais il semble que
seules deux montrent directement un lien avec le vaccin, celui de l'hépatite
B et de la coqueluche à germe entier. Le vaccin est reconnu même par ses
défenseurs, quoiqu'implicitement, et par plusieurs décisions de justice,
être un déclencheur de l'autisme, au moins de manière indirecte. Plus
généralement le mercure est un facteur fortement suspecté d'autisme. Si de
nombreux vaccins en Occident se sont débarrassé du mercure vaccinal,
l'autisme reste un fléau que des causes non vaccinales continuent
d'alimenter.
Toxicité générale de l'aluminium
En 2003, trois grands instituts publics français rédigeaient
un document de près de 200
pages pour évaluer les risques de l'aluminium sur la santé.
Ils concluaient à cette époque que si "la toxicité aiguë de l’aluminium est
faible", il n'en est pas de même sur le long cours : "la quasi-totalité des
effets observés chez l’homme relèvent du domaine de la toxicité chronique",
les principaux à l'étude étant de type neurologiques. "[C]ertains effets
liés à une exposition chronique à l’aluminium peuvent être actuellement
considérés comme avérés (encéphalopathie, troubles psychomoteurs, atteinte
du tissu osseux sous forme d’
ostéomalacie et atteinte du système
hématopoïétique sous la forme d’une anémie hypochrome)". Par contre, selon
eux, "en l'état actuel des connaissances, une relation causale [avec la
maladie d'Alzheimer] ne peut être raisonnablement envisagée", quoique pour
certaines études françaises et canadiennes "un risque relatif d'environ 2
(respectivement 1,5 à 2,6 et 2,2) est estimé pour les concentrations
supérieures à 0,1 mg/L".
Une étude du
Lancet en
1991 avait aussi déjà montré que "l'administration
[en injection] de [l'agent
chélateur]
desferrioxamine [qui se lie au fer et
à l'aluminium] peut réduire la progression clinique de la démence associée à
la maladie d'Alzheimer". "Le taux moyen de déclin [des aptitudes de tous les
jours] était deux fois plus rapide dans le groupe sans traitement" (p =
0,03), et le placebo – quoique oral – ne donnait pas de meilleurs résultats
que le groupe non traité, indiquant l'efficacité de la chélation.
Selon
une revue sur le lien
entre l'aluminium et la maladie d'Alzheimer, l'aluminium (Al) est un produit
neurotoxique, "n'est pas un élément essentiel des organismes vivants, et
aucune réaction enzymatique ne requiert Al. Al est signalé influencer plus
de 200 réactions biologiquement importantes et causer des effets
indésirables variés sur le système nerveux central du mammifère (tableau 1).
Cela inclut des réactions cruciales au développement cérébral comme le
transport axonal, la synthèse de neurotransmetteurs, la transmission
synaptique, la phosphorylation ou la déphosphorylation des protéines, la
dégradation des protéines, l'expression des gènes, et les réponses
inflammatoires". Il "cause la mort neuronale apoptotique [...], l'
apoptose
des astrocytes [et] la mort des motoneurones" ; "il inhibe la potentiation à
long-terme", et cause des troubles comportementaux.
Sa "toxicité chez des
patients en stade terminal de maladie rénale est un effet indésirable bien
connu". Selon
une
autre étude sur des rats, "les dégâts oxydatifs de l'ADN
dus à l'aluminium peuvent être impliqués dans la neurodégénération par une
augmentation de l'expression de
p53 et de l'activation du cycle
cellulaire".
Une étude italienne en
2014 a mesuré les taux de métaux toxiques, particulièrement
l'aluminium, chez des patients atteints de troubles neurologiques, pour la
plupart une sclérose en plaque, et chez des patients contrôles sains. "Les
niveaux d'intoxication à Al [ont été] obtenus par l'évaluation du contenu
d'Al en µg/g de créatinine dans des échantillons d'urine". Ils ont également
suivi l'influence d'un traitement par
chélation. En effet, "les agents de
chélation, dans le but de former des complexes capable d'être excrétés par
l'urine" sont "le seul moyen d'enlever les métaux toxiques accumulés dans
les organes humains". "Tous les patients n'ont pas montré d'intoxication à
Al [mais] tous ceux affectés par un troubles neurologiques présentaient une
intoxication à différents métaux toxiques (données non montrées)".
Concernant l'aluminium, "les niveaux d'Al à la fois chez les patients
atteints de sclérose en plaque ou de troubles neurologiques étaient
significativement plus élevés que ceux obtenus chez les patients sains",
comme le montre
la figure 2. De plus, le traitement
et la réduction dans le temps de l'intoxication à Al "étaient bien liés à
une condition clinique améliorée des patients[, présentant] à différents
degrés, une réduction du handicap neurologique et de la fatigue". Cette
dernière assertion ne semble pas toutefois avoir été quantifiée.
Impact de l'aluminium dans les vaccins
Contrairement au thiomersal, utilisé comme conservateur, l'aluminium sert
d'adjuvant, dont le rôle est de doper les effets d'une dose de vaccin. Pour
indication, on pourra trouver les doses en mg et la forme de l'adjuvant
aluminique contenu dans les vaccins commercialisés aux États-Unis en 2003
dans le tableau 3 de
cet article, de l'ordre en
moyenne de 250 µg par dose.
Une
revue sur les adjuvants en 2004 expliquait le besoin
d'y recourir : "le problème avec les antigènes purement
recombinants ou synthétiques utilisés dans les vaccins modernes est qu'ils
sont en général bien moins immunogènes que les vieux vaccins vivants ou à
organismes entiers tués. Cela a créé un besoin majeur d'adjuvants améliorés
et plus puissants [...]. A peu d'exceptions près, l'aluminium reste le seul
adjuvant approuvé pour utilisation humaine dans une majorité de pays du
monde. Bien que l'aluminium puisse induire une bonne réponse d'anticorps
(Th2), il a une maigre capacité pour stimuler les réponses immunitaires
cellulaires (Th1) qui sont si importantes pour la protection contre de
nombreux pathogènes [
quoiqu'une
étude de 2015 laisse penser que "suivant la route vaccinale,
les adjuvants à l'hydroxyde d'aluminium peuvent augmenter à la fois les
réponses Th1 et Th2]. De plus, l'aluminium a le potentiel de causer de
sévères effets secondaires locaux et systémiques dont les
abcès stériles, l'
éosinophilie, la
myofasciite, bien qu'heureusement la
plupart de effets secondaires sérieux soient relativement rares".
Pour
l'Inserm, "les adjuvants ont de nombreux avantages :
stimulation de la réponse immunitaire de la personne âgée (vaccination
contre la grippe saisonnière), augmentation de la protection à long terme,
protection large et croisée en cas de pandémie, diminution des doses
d’antigène nécessaires par vaccin". Le premier argument ne s'applique pas à
l'aluminium, puisqu'il est
absent
des vaccins grippaux
et remplacé par d'autres adjuvants, et par conséquent assez peu pertinent
pour la protection en cas de pandémie aussi vague que ce terme puisse être.
L'aluminium sert donc essentiellement à vacciner moins souvent, et à limiter
les coûts en quantité d'antigène utilisé par les laboratoires. L'utilisation
de l'aluminium n'apparaît pas au vu de ces arguments comme indispensable,
mais plutôt comme un argument logistique et économique.
En 2003,
selon
l'InVS, "de nombreuses études animales relatent le
caractère modulateur, stimulant ou inhibiteur, de l’aluminium sur le système
immunitaire, qui semble cependant dépendre de la dose, de la voie
d’administration et du temps d’exposition". Chez l'homme, on peut suspecter
le même dérèglement, quoique "[p]eu de données cliniques humaines so[ie]nt
disponibles. Par contact, ou lors de vaccinations ou désensibilisations à
l’aide d’extraits antigéniques, l’aluminium peut être à l’origine de cas
d’allergie ou d’hypersensibilité se manifestant cliniquement essentiellement
par des symptômes au point de contact : irritations cutanées, indurations,
granulome".
Selon
cette revue parue en
2012, "les adjuvants à l'aluminium ont été largement
utilisés pour induire des maladies allergiques dans des modèles de souris à
cause de leur capacité à induire une réponse immunitaire inflammatoire
orientée par Th2. Par exemple, dans des modèles d'asthme allergique chez la
souris, des adjuvants à l'aluminium comme l'hydroxyde d'aluminium ou l'alun
sont utilisés pour créer des modèles à la fois aigus et chroniques
d'inflammation pulmonaire". Dans
une revue parue dans
Vaccine en
2014,
on lisait des précisions concernant l'homme : "une sous-population
vulnérable peut être identifiée comme plus vulnérable aux effets secondaires
des adjuvants à l'aluminium, due à des polymorphismes génétiques dans des
gènes de
cytokine pro-inflammatoire [...].
Ainsi, il peut être reconnu que chez de tels individus, les adjuvants à
l'aluminium peuvent déclencher des réponses hyperimmunes et un déséquilibre
entre les
lymphocytes T régulateurs inductibles
et les cellules Th2, en démarrant une cascade menant à un état
d'inflammation chronique".
Une
étude suédoise publiée en 2013 a suivi "soixante-quatre
enfants avec prurigo nodulaires post-vaccination au vaccin DTC utilisé
actuellement en Suède (Infanrix et Pentavac), [...] spontanément notifiés
aux auteurs depuis 1999 et suivis pendant jusqu'à 12 ans. La durée moyenne
des démangeaisons [persistantes induites par les nodules sous-cutanés] était
de 5 ans pour les 44 enfants qui n'avaient plus ou presque plus de
symptômes. [...] L'allergie au contact de l'aluminium a été démontrée chez
60/63 enfants." Quinze familles sur quarante ont repoussé ou refusé la dose
de rappel au DTC-polio ; "parmi les 25 enfants ayant reçu une dose de
rappel, seuls deux ont eu de nouveaux prurigo nodulaires", ce qui représente
tout de même un risque de 8 % à ce stade. D'après un calcul
fait en 2014 pour ces
vaccins, "le risque de
granulomes augmentait de 0,63 à 1,18 % quand un
second vaccin adsorbé sur aluminium était ajouté au calendrier".
Un de leurs articles paru en
2005 confirmait sur une grande population l'incidence de cet
effet indésirable, "qui n'est pas très connu mais qu'il est important de
reconnaître, puisque l'enfant et la famille peuvent souffrir
considérablement" : "pendant les essais vaccinaux des années 1990, une haute
incidence de nodules pruritiques (645/76.000 receveurs [soit 0,85 %]),
associée avec une allergie à Al
dans 77 % des cas,
a été observée après l'administration des vaccins diphtérie-tétanos /
coqueluche acellulaire d'un seul fabricant". Ils ont étudié 19 enfants avec
prurigo nodulaires, ayant reçu en bas-âge le vaccin DTaC/Polio+Hib. Tous
ceux testés (16) pour l'aluminium ont eu "une réaction positive indiquant
une hypersensibilité retardée à Al". Les symptômes étaient "des nodules avec
démangeaisons intenses au point d'injection, souvent aggravés par des
infections des voies respiratoires hautes, et des dégradations cutanées
locales", débutant en moyenne 1 mois après le vaccin.
Dans les vaccins, l'aluminium se présente principalement sous la forme
d'hydroxyde d'aluminium Al(OH)
3. Plusieurs expériences ont prêté
à penser que cette forme induit des dommages similaires à l'aluminium. Dans
une
étude de 2007, des souris ont été injectées avec
l'adjuvant d'aluminium combiné à du
squalène (un autre
composant de certains lots de vaccins
contre la
maladie
du charbon), à des doses comparables à celles reçues par les
militaires états-uniens durant la guerre du Golfe. Ils ont constaté une
décroissance de leur force (environ 50 % après 24 semaines), un taux
d'erreur de 4,3 par essai dans des tests sur labyrinthe contre 0,2 pour le
groupe contrôle, une perte de neurones moteurs (35 %) et un nombre accru
d'astrocytes (350 %) dans la colonne vertébrale lombaire, ainsi qu'une
apoptose accrue dans le cortex moteur primaire (192 %). Les auteurs
concluent au possible lien entre la vaccination des militaires et le
Syndrome de la guerre du Golfe, dont une partie de la quantité de symptômes coïncide
avec les dégâts causés par l'aluminium.
Une
étude française parue en 2013, "sur les bases
d'investigations préliminaires sur 252 patients avec
syndrome auto-immunitaire/inflammatoire
induit par les adjuvants, [ici] associé à l'aluminium", a "conçu des
expériences sur la souris pour évaluer la bio-distribution de l'aluminium du
vaccin et de particules d'aluminium fluorescentes de remplacement injectées
dans le muscle". Ils ont trouvé que "l'injection intramusculaire [de
l'équivalent allométrique de 5,2 doses humaines] de vaccin contenant de
l'aluminium était associée à l'apparition de dépôts d'aluminium dans des
organes distants, comme la rate et le cerveau où ils étaient encore détectés
un an après injection. [...] Cela se passe à des vitesses très lentes dans
les conditions habituelles, ce qui explique la bonne tolérance globale de
l'aluminium malgré son fort potentiel neurotoxique. Pourtant les doses
continuellement croissantes de cet adjuvant piètrement dégradable dans la
population peut devenir insidieusement dangereux, spécialement dans le cas
d'une sur-immunisation ou d'une barrière hémato-encéphalique
immature/modifiée ou d'une production constitutive élevée en
CCL2", ligand qui pourrait permettre
le passage dans le cerveau.
Entre parenthèses, il peut d'ailleurs être difficile de faire la part du
rôle de chaque adjuvant.
Dans une étude faite en
2000 sur 144 vétérans de la guerre du Golfe, 95 % des militaires
déployés atteints du syndrome et 100 % des non déployés atteints également
avaient des anticorps au squalène, alors que dans le groupe contrôle, dont
des patients atteints de maladies auto-immunes, des groupes contrôles en
bonne santé et des vétérans n'affichant pas de signes ou symptômes de ce
syndrome, aucun ne présentait d'anticorps au squalène. Cela met en lien le
squalène présent dans les vaccins et les troubles observés chez les
militaires. D'autres hypothèses même, non exclusives, sont avancées pour
expliquer ce syndrome ; selon
une revue faite en 2006,
"des preuves croissantes suggèrent que la surabondance de maladie chez les
vétérans de la Guerre du Golfe peut être expliquée en partie par
l'exposition [des vétérans] aux organophosphates et aux
carbamates inhibiteurs
d'acétylcholinestérase (AChEis), dont
bromure de pyridostigmine,
pesticides, et agents neurotoxiques".
Myofasciite à macrophages
C'est pour la première fois en 1998 qu'est rapportée
dans le Lancet
une
maladie
fortement invalidante, nommée myofasciite à
macrophages (MFM/MMF), par un groupe de Créteil qui reste moteur dans
l'étude de cette affection. Dans
une revue israélienne de
2011 sur les adjuvants aluminiques (
traduction complète), "la MMF
est caractérisée par des signes et des symptômes systémiques, ainsi que des
lésions actives localisées sur le site de l’injection. Les manifestations
systémiques incluent myalgie, arthralgie, asthénie marquée, faiblesse
musculaire, fatigue chronique, fièvre, et dans certains cas l’apparition
d’une affection démyélinisante. [...] On a découvert que la lésion locale de
la MMF résultait d’une persistance de l’adjuvant aluminique sur le site de
l’injection plusieurs mois, voire jusqu’à 8 à 10 ans après la vaccination".
Voici
des informations que l'on
peut trouver directement sur le site de l'OMS : "En France, des biopsies du
deltoïde pratiquées chez des patients se plaignant de divers symptômes ont
révélé dans quelques cas la présence d’un très petit foyer inflammatoire
accompagné d’une nécrose, appelé myofasciite à macrophages (MMF). Des sels
d’aluminium ont été mis en évidence dans ces lésions localisées. Etant donné
que le siège des lésions dans le deltoïde correspond à l’endroit où sont
habituellement injectés les vaccins, il semblerait que ces lésions
microscopiques soient liées à la vaccination. En outre, les scientifiques du
Groupe d’études et de recherche sur les maladies musculaires acquises et
dysimmunitaires (GERMMAD) ont émis l’hypothèse que la vaccination et les MMF
localisées pourraient être associées à un trouble plurifonctionnel. Il se
peut toutefois qu’il s’agisse seulement d’une coïncidence".
Ce rapport de 2002 n'a apparemment
pas subi de mise à jour depuis. On
note l'emploi du conditionnel (ce temps qui permet à la fois le mensonge ou
qui à l'opposé délégitime une source d'informations que l'on rejette).
Pourtant rien n'est venu infirmer cette hypothèse depuis 12 ans, au
contraire. En 2003 déjà,
on pouvait lire que "la microscopie
électronique, les études micro-analytiques, les procédures expérimentales et
une étude épidémiologique ont récemment démontré que la lésion est due à la
persistance pendant des années sur le site de l'injection d'un adjuvant à
l'aluminium utilisé dans les vaccins contre les virus de l'hépatite B et A,
et contre l'anatoxine tétanique". En effet, selon
une étude de 2001, sur
50 patients avec MFM, tous avaient été injectés avec au moins l'un de ces
vaccins dans les 3 à 96 mois précédents, avec une myalgie pour 94 % d'entre
eux en moyenne 11 mois après la vaccination. Parmi les patients atteints, 65
% avaient été vaccinés contre l'hépatite B, sachant qu'en France et pour
cette classe d'âge, la moyenne était de 16-22 % (en 1996). Dans la même
étude, quatre rats adultes furent injectés en intramusculaire avec 250 µL de
GenHevac (demi-dose), des laboratoires Pasteur, puis sacrifiés pendant les 4
semaines qui suivirent. Ce vaccin anti-hépatite B contenant de l'hydroxyde
d'aluminium "induisait une large surface nécrotique contenant des fibres
musculaires et neutrophiles endommagés, entourés abondamment par des
lymphocytes et des macrophages, qui progressaient en lésion mature, [...]
infiltrations [...] très similaires à celles observées dans la MFM". En
2005,
une
étude d'Aventis Pasteur suivait l'évolution de 12 singes
"immunisés dans le quadriceps avec les vaccins Diphtérie-Tétanos. [...] Les
lésions histopathologiques, similaires à la MFM décrites chez les humains,
étaient observées et toujours présentes 3 mois après administration du
vaccin adjuvanté au phosphate d'aluminium et 12 mois après pour celui
adjuvanté à l'hydroxyde d'aluminium". Cette augmentation de la concentration
en aluminium "'était localisée au point d'injection [mais pas] dans les
fragments musculaires distants ou proximaux" ; toutefois ils se sont bien
gardés d'analyser des coupes cérébrales ou des organes susceptibles d'avoir
hébergé l'aluminium.
Selon l'Académie Nationale de Médecine, sur la même ligne que l'OMS, les
adjuvants à l'hydroxyde d'aluminium ne peuvent être causes de danger.
Un rapport de
2012 mentionnait pour cela l'impossibilité
de libérer des nano-particules à pH physiologique, la bonne évacuation par
le vecteur sanguin (la partie résiduelle d'aluminium va principalement dans
les os, pour 0,9 % ; 0,01 % pour cerveau et muscle), la faible dose sanguine
plasmatique après injection intramusculaire (augmentation de 0,8 % de la
dose normalement présente), et un calendrier vaccinal imposant aux
nourrissons des doses largement inférieures à la dose de sécurité minimale.
Cependant, malgré ces propos rassurants, il n'est fait cas d'aucune étude
comparative de deux populations ayant reçu des doses différentes d'adjuvant
aluminique.
Quant au Haut Conseil à la santé
publique,
il "estime que les données
scientifiques disponibles à ce jour [en juillet 2013] ne permettent pas de
remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium, au
regard de leur balance bénéfices/risques". Selon lui, "les publications
concernant des séries de cas de myofasciite à macrophages de l’adulte
proviennent d’une seule équipe dans le monde". En 2002 pourtant, un autre
groupe français, à Marseille,
rapportait "le cas de deux [vraies]
jumelles touchées par la MFM, apparue 6-7 mois après la vaccination contre
l'hépatite B", suspectant un facteur génétique prédisposant,
HLA–DRB1*01. La même année, une
courte communication émanant de
médecins et professeurs de 5 établissements français différents,
confirmait que dans leur étude le gène "HLA-DRB1*01 était associée avec la
MFM, qui est déclenchée par l'adjuvant à l'hydroxyde d'aluminium et peut
induire l'arthrite et des changements inflammatoires musculaires". Ils
trouvaient "une fréquence significativement accrue [de ce gène] chez les
patients avec MFM (66 %) comparée au groupe contrôle (17 %), avec un facteur
des chances de 9,8". Cette prédisposition génétique pourrait expliquer "une
certaine contradiction entre l’usage à grande échelle de l’hydroxyde
d’aluminium et la rareté de la MFM",
selon des chercheurs
israéliens.
Le Haut Conseil donne d'autres raisons pour justifier l'emploi et le
maintien de ces adjuvants : le temps nécessairement long pour trouver
d'autres adjuvants pour les vaccins, le fait que "depuis 1920 [...] aucun
pays ou instance officielle n’ait jamais remis en cause le bien-fondé de
cette adjonction ni la sécurité des vaccins contenant cet adjuvant", le fait
que les expériences qui "apportent [par analyse de coupes ou particules
fluorescentes] des éléments éclairant le mode de transport de l’aluminium
dans divers organes, dont le cerveau" n'aient pas été reproduites chez
l'homme, que les nourrissons soient peu touchés malgré la dose
proportionnelle reçue plus grande, l'absence de preuves sur "le lien de
causalité entre les signes cliniques rapportés et la présence de granulomes
contenant de l’aluminium", ou encore que "la démonstration chez l’homme de
facteurs génétiques pouvant favoriser le transport de l’aluminium dans le
cerveau n’est pas apportée".
Pour l'avant-dernier point, on peut se demander s'ils attendent une preuve
formelle et la description d'un mécanisme précis pour accepter une
association possible entre granulomes et syndromes physiques et
neurologiques. Une corrélation semble déjà un point de départ suffisant pour
que l'hypothèse vaccinale de la MFM soit prise au sérieux sans se réfugier
dans trop de formalisme.
Une étude portugaise de
2015 portait sur 16 personnes atteintes de MFM, "caractérisée
par des lésions musculaires spécifiques montrant une persistance à long
terme d'hydroxyde d'aluminium contenus dans des macrophages au site d'une
précédente immunisation". La moitié présentait "un syndrome de fatigue
chronique. [...] Treize patients avaient reçu une administration
intramusculaire de vaccin contenant de l'aluminium avant l'arrivée des
symptômes. La MFM pourrait imiter un motif distinctif d'une myopathie
inflammatoire. Les vaccins contenant cet adjuvant pourraient déclencher la
MFM chez certains patients". Réciproquement, en novembre
2013, au cours d'une "
analyse rétrospective de 130 patients
arthro-myalgiques consécutifs, précédemment immunisés à un vaccin contenant
de l'aluminium", une biopsie du muscle deltoïde a montré que "la MFM fut
diagnostiquée dans 32,3 % des patients", et par conséquent une association
forte entre symptômes et présence d'aluminium au vu de la très faible
prévalence de MFM dans la population générale. Déjà en 2009,
une étude réalisait
"une batterie complète de tests neurophysiologiques pour délimiter
potentiellement le dysfonctionnement cognitif associé à la MFM. Comparé aux
patients contrôles avec arthrite et douleur chronique, les patients atteints
de MFM avaient des déficits cognitifs prononcés et spécifiques [affectant]
(i) les deux mémoires visuelle et verbale ; (ii) les fonctions exécutives,
dont l'attention, la mémoire de travail et prévisionnelle ; (iii)
l'extinction de l'oreille gauche au
test d'écoute dichotique".
En ce qui concerne la dernière objection, sur les facteurs génétiques,
mentionnée par le Haut Conseil,
une étude parue en avril de cette
même année 2013 concluait qu'un "haplotype donné avec le gène
CCL2 avait tendance à être plus fréquent chez les patients avec MFM que dans
la population en général". Ils ont étudié les modulations d'entrée
d'hydroxyde d'aluminium sur la souris génétiquement modifiée pour moins
produire la protéine CCL2, ou sur la souris avec injection de CCL2. Pour
suivre le trajet, ils ont utilisé "Al-Rho construit avec un noyau contenant
de la rhodamine et un enrobage d'Al(OH)
3 ", qui "représentaient
[le] mieux les substituts d'adjuvants aluminiques". Pour les premières
souris, "l'injection de particules d'Al-Rho dans le muscle tibialis anterior
de souris carencées en CCL2 diminuaient l'incorporation des particules de
[...] 71 %, 85 % et 82 % dans la rate, le sang et le cerveau,
respectivement, au jour 21 (
Figure 9a)". Pour le deuxième groupe,
"la combinaison d'injection intramusculaire et intracérébrale de CCL2
recombinée pour la souris augmentait l'incorporation de particules
[d'Al-Rho] de 539 %. Malgré d'importantes variations interindividuelles, une
tendance récurrente [mais non significative] d'augmentation de niveaux d'Al
dans le cerveau dépendants de CCL2 a été détectée 21 jours après injection
intramusculaire de 40 µL de vaccin contenant de [l'oxyhydroxyde d'aluminium]
(
Figure
9e)". Quoique l'expérience soit imparfaite – il faudrait pour cela des
humains génétiquement modifiés ou injectés par des particules fluorescentes
visualisables à une profondeur largement supérieure à celle requise pour les
cerveaux murins –, les chercheurs ont bien apporté des éléments de preuve
qu'un facteur génétique modulait l'entrée de l'adjuvant aluminique dans le
cerveau. De plus, "les particules d'Al-Rho ayant eu accès au cerveau [...]
restaient intactes puisqu'elles étaient toujours enrobées de Al(OH)
3
[...]. Leur incorporation dans les cellules neurales étaient régulièrement
associées à l'expression d'IL-1ß (
Figure 10c), un marqueur fiable de la
protéine
NLRP3
activatrice de l'
inflammasome". Cela témoigne donc de
signaux inflammatoires dans le cerveau. Pour information, une
revue déjà citée
donne une
figure technique plus générale des
dommages de l'adjuvant sur une cellule dendritique et des mécanismes qui
mènent à l'inflammation.
Il semble que le principe de précaution ne soit employé que de manière
unilatérale, préférant sauver d'hypothétiques cas de
tétanos-diphtérie-poliomyélite à des dégâts neurologiques et physiques dont
la preuve n'est pas mathématique, et qui ne le sera probablement jamais sans
volonté appuyée de réaliser une étude en double-aveugle. Celle-ci devra être
assez large au vu de la faible incidence de cette maladie, et intégrer des
vaccins ou des fausses injections sans aluminium, ce qui semble peu
susceptible d'arriver compte tenu de l'absence d'équivalents sans aluminium.
Les chercheurs israéliens, au vu des nombreuses similitudes observées entre
la MFM, le syndrome de la guerre du Golfe, la
siliconose et certains symptômes parfois
constatés après vaccination (myalgie, arthrite, fatigue chronique, handicaps
cognitifs, ...), et de leur étiologie semblable,
ont proposé la
terminologie commune '
Syndrome Auto-immunitaire/inflammatoire Induit par
les Adjuvants'. "Il est décrit par une fatigue chronique et d’autres
manifestations cliniques qui ont beaucoup de simil[itudes] avec la MMF".
Le futur proche des adjuvants à l'aluminium
Un Groupe d'études sur la vaccination rendait à l'Assemblée Nationale
ses recommandations en
2012, que nous avons déjà mentionnées.
La 3
e portait sur l'aluminium contenu dans les vaccins : "Au vu
des résultats d’un certain nombre d’études réalisées sur la migration de
l’aluminium, il semble qu’un moratoire sur l’alumine, utilisé comme adjuvant
dans un certain nombre de vaccins, soit nécessaire en attendant de
recueillir davantage de données scientifiques sur ses conséquences
éventuelles, en particulier dans les cas de vaccinations d’enfants en bas
âge et de vaccinations répétées. Sur chaque boîte, la présence ou l'absence
d'hydroxyde d'aluminium devrait être clairement indiquée aux praticiens
comme aux patients. Il convient, en parallèle, d’encourager la recherche de
nouveaux adjuvants non neuromigrants qui pourraient, à terme, remplacer
l’alumine".
L'Académie Nationale de Médecine
répondit immédiatement
: "L‘analyse détaillée des conditions nécessaires à la provocation d’une
maladie auto-immune n’apporte aucune preuve à ce jour permettant
d’incriminer les vaccins ou les adjuvants. Tout moratoire portant sur la
non-utilisation des adjuvants aluminiques rendrait impossible, sans pourtant
aucun argument probant, la majorité des vaccinations. La résurgence des
maladies prévenues par ces vaccins entraînerait par contre, et de façon
certaine, une morbidité très supérieure à celle, hypothétique, des maladies
auto-immunes ou neurologiques imputées à la vaccination". Avec en péroraison
générale : "Toutes les enquêtes concluent sur le manque d’information des
parents d’enfants non ou mal vaccinés. La formation sur la vaccination
devrait être très améliorée en France".
Côté transatlantique, la
Federal Drug Administration considère
encore aujourd'hui l'aluminium et tous
ses nombreux dérivés dont l'hydroxyde d'aluminium comme GRAS (généralement
reconnus comme sains/sûrs), avec le plus faible
indicateur
de danger potentiel : "il n'y a pas de preuves dans
les données accessibles sur [la substance] qui prouve, ou suggère de
raisonnables bases pour suspecter, qu'il est un danger pour le public si
utilisé à des niveaux qui sont aujourd'hui courants ou qui puisse
raisonnablement être attendus dans le futur".
Selon
un rapport que l'Académie qui sortira
trois mois plus tard, en juin 2012,
l'aluminium ne peut être substitué facilement, ce qui laisse présager que
ces vaccins ont encore de bonnes années devant eux : "Les adjuvants non
aluminiques nouveaux et/ou en cours d’investigation ne sont pas destinés au
remplacement des sels d’aluminium, mais à permettre d’élaborer d’autres
vaccins contre des maladies telles que le paludisme, l’infection à VIH, la
tuberculose ou certains cancers. Les 24 différents adjuvants ne sont pas
interchangeables et demeurent spécifiques de tel ou tel vaccin". Ceci
nonobstant la réévaluation relativement récente des doses supportables par
un organisme. Selon
cet article, "en 1989,
un comité d'experts [de l'OMS et
de
l'ONU] recommandait une dose tolérable hebdomadaire provisoire de 7
mg/kg d'Al. En 2007, elle est passée à 1 mg/kg à cause d'effets potentiels
sur le système reproductif et le système nerveux en développement".
Le corps humain ne comporte pas naturellement d'aluminium. Ce métal perturbe
certains mécanismes biologiques et immunitaires et peut engendrer des
dégâts, le plus souvent chroniques, en particulier dans le cerveau. On a pu
corréler la quantité d'aluminium présente dans le corps avec certaines
maladies neurologiques comme la sclérose en plaques. C'est le produit le
plus communément utilisé dans les vaccins pour stimuler les défenses
immunitaires et améliorer l'effet d'une dose. Ses défenseurs justifient son
utilisation par son efficacité, l'impossibilité de le remplacer, et
l'absence d'effets indésirables aux faibles doses utilisées. Pourtant, son
utilisation vaccinale résulte plus d'un choix économique, alors qu'elle est
clairement associée à des effets secondaires, dont certains très gênants
comme le prurigo nodulaire dont il augmente le risque. Une injection peut
même déclencher, quoique rarement, la myofasciite à macrophage, maladie
neurologique et physique proprement vaccinale et très handicapante. D'autres
syndromes similaires sont suspectés d'être consécutifs à l'exposition
massive à l'adjuvant vaccinal, comme le syndrome de la guerre du Golfe.
Pourtant, la plupart des institutions publiques françaises continuent de
plébisciter cet adjuvant qu'ils considèrent indispensable et sûr.
"L’OMS considère l’allergie comme étant la quatrième maladie en
fréquence dans le monde après le cancer, les pathologies cardiovasculaires
et le sida", avec
selon l'Inserm, "une prévalence
cumulée des maladies allergiques à 25-30 % [en 2010]". La prévalence de la
dermatite atopique est évaluée à 15-20 %, l’asthme entre 7-10 %, la rhinite
et la conjonctivite allergique autour de 15-20 % et les allergies
alimentaires entre 2 % chez l’adulte et 5 % chez les enfants". En France,
ces chiffres étaient déjà en 2004 en deçà de la réalité. Selon
cette étude, on comptait cette
année-là "une prévalence de cas cliniquement confirmés de rhinite
allergique" de 24,5 % (table 5). Phénomène déjà
décrit à l'Antiquité, il est en
pleine "augment[ation] dans les pays industrialisés [depuis ces] 20-30
dernières années". Par exemple, la prévalence de l'asthme,
selon le Ministère de la santé,
"était [seulement] de 2 à 3 % il y a 15 ans, contre 5 à 7 % [en 2002]".
Découverte et explosion du phénomène allergique
"L'
origine
du terme 'allergie' par Von Pirquet en 1906 fut le résultat direct de
son étude sur les réactions de la peau à la vaccination contre la
vaccine".
Tous
les travaux fondateurs le furent également à partir d'analyses sur les
réactions aux injections : sérum de cheval chez les lapins pour
Nicolas Arthus, chez le chien
pour
Charles Richet (qui gagnera en 1913 le prix Nobel pour sa
découverte de l'anaphylaxie), sérum de cheval sur un homme qui décéda puis
sur des cochons d'inde
pour
Rossenau et Anderson. "Le sérum antitoxique avait été
introduit en thérapeutique en 1891 par von Behring et Kitasato et des
complications systémiques étaient rapidement apparues, et qui furent
interprétées comme le résultat de plusieurs causes non immunitaires".
Rossenau et Anderson décrivaient ainsi le phénomène : "Dans une certaine
proportion des cas, l'injection de sérum de cheval chez l'homme est suivi
par des éruptions urticaires, douleurs articulaires, fièvre,
tuméfaction des
ganglions lymphatiques, œdèmes, et
albuminurie. Cette réaction, qui apparaît après
une période d'incubation de 8 à 13 jours, a été appelée par Pirquet et
Schick maladie du sérum. Dans des cas exceptionnels la mort subite suit
l'injection de sérum de cheval chez l'homme". Puis nous avons une
description une fois l'allergie développée : "En cinq à dix minutes après
l'injection, les cochons d'inde manifestent des signes de gêne respiratoire
par grattement de la bouche, toux, et parfois respiration spasmodique,
rapide et irrégulière". Il semble donc que cette réaction n'était sinon
connue guère répandue puisqu'il fut besoin de la baptiser. D'ailleurs, le Pr
S.G.O Johansson, Président du Département d'Immunologie Clinique du
Karolinska Hospital, et Président de l'Académie Européenne d'Allergologie et
Immunologie Clinique, en préface au livre
L'allergie à l'aube du 3e
millénaire commençait
ainsi : "L'allergie est la plaie du monde industrialisé du 20e siècle.
La maladie fut reconnue pour la première fois aussi tard qu'au début des
années 1800 et était alors extrêmement rare. En 1858, une enquête européenne
détecta environ 300 cas de
rhinite
allergique !", contre 31% des
adultes en France en 2006,
selon
une enquête.
Parmi les réactions allergiques, on compte l'hypersensibilité de type III,
ou
phénomène
d'Arthus. Plusieurs expériences avaient mis en évidence que
l'injection de "
n'importe
quelle protéine mélangée à un adjuvant pouvait induire une réponse
immunitaire", et que la présentation subséquente de cette
protéine non immunogène en théorie engendrait des réactions
d'hypersensibilité telles que celle d'Arthus, même "en réponse à
d'extrêmement petites quantités d'antigène,
qu'il
soit natif ou dénaturé [par la chaleur]". Par contre,
d'autres chercheurs avaient conclu que "si la protéine est injectée en
intraveineuse avant l'immunisation avec cette protéine conjuguée à un
haptène ou mêlée à un adjuvant, la sensibilité
était abolie", ce qui démontre l'intérêt de ne pas présenter trop tôt chez
l'enfant une protéine saine en compagnie d'un adjuvant. Contrairement à la
présence d'anticorps contre la protéine qui empêche l'induction
d'hypersensibilité, le fait que "des anticorps [soient] produits [...]
contre le groupe hapténique" ne la prévient pas, selon
cette
étude de 1959. Ce principe d'associer une protéine à
un adjuvant constitue d'ailleurs l'un des moyens d'obtenir des modèles
animaux d'allergies, ceux-ci "n'étant
pas
normalement allergiques à la nourriture". On peut par
exemple lire dans une
étude
de 2008 : "Afin d'induire une sensibilité à
l'ovomucoïde
[protéine présente dans le blanc d'œuf des oiseaux], les porcelets à 14, 21 et 35
jours furent sensibilisés par une injection intrapéritonéale de 100 µg
d'ovomucoïde crue et d'une toxine de choléra".
On trouve également "l'anaphylaxie, réaction allergique générale (de tout
l’organisme), [qui] concerne près de 5 % des allergiques, soit environ 3 cas
pour 100 000 personnes"
selon
l'Inserm. Elle "est la manifestation ultime, la plus
sévère, de l’allergie et elle est à haut risque de récidive. [...] Le choc
anaphylactique est devenu plus fréquent ces trente dernières années. Les
adultes sont quatre fois plus touchés que les enfants. Le choc
anaphylactique est la forme la plus sévère de l’anaphylaxie, qui peut être
mortel. [C']est une urgence médicale absolue".
D'après un
article paru
en 2008 dans la
Revue française d’allergologie et
d’immunologie clinique, "en Europe la prévalence en population
pédiatrique [de l'allergie alimentaire] se situe autour de 4,7 et de 3,2 %
chez l’adulte. [...] Une augmentation drastique de l’anaphylaxie sévère et
létale caractérise le Royaume-Uni et l’Australie depuis dix ans. En France,
l’augmentation est de 28 % de 2001 à 2006. [...] Le lait, œuf, arachide,
[blé/céréales,] fruits à coque, sont les premiers allergènes chez l’enfant.
Les Prunoïdées,
fruits
du groupe latex, Apiacées, farine de blé et fruits à coque sont les premiers
chez l’adulte", comme l'indique le tableau 2.
Allergies croisées
Ce paragraphe un peu technique vise à montrer qu'une allergie à un condiment
peut conduire en parallèle au développement de plusieurs allergies a priori
sans rapport. C'est le cas par exemple de l'arachide ou du bouleau, que l'on
retrouve très certainement dans la composition des vaccins, et qui
pourraient être responsables de certaines allergies courantes.
Une
revue parue en 2014 traitait de la réactivité croisée des
allergènes de l'arachide. "Actuellement, la
nomenclature
des allergènes faite par un sous-comité de l'
Union
Internationale des Sociétés Immunologiques [approuvée par l'OMS]
reconnaît 12 types d'allergènes de l'arachide. [...] Les observations
cliniques rapportent fréquemment une association entre allergie à l'arachide
et allergies aux légumes, fruits à coques, graines, fruits et pollen". Selon
cette étude,
les 3 premiers types, "
Ara h
1, une
viciline
[comme dans le pois] ; Ara h 2, une albumine 2S; et Ara h 3, une
légumine, sont les allergènes majeurs de l'arachide. L'occurrence de
séquences similaires de ces 3 allergènes [...] explique le haut degré de
réactivité croisée entre eux".
La revue relate que "dans un groupe de 39 patients ayant une sensibilisation
à l'arachide, 82, 55, 87 % des patients avaient aussi une sensibilisation au
lupin, au pois, au soja, respectivement, tandis que basé sur un
test
de nourriture contrôlé par placebo en double aveugle, 29 à 35 %
avaient des symptômes [cliniques] avec ces haricots. [...] Entre 20 et 40 %
des individus allergiques à l'arachide ont une allergie co-existante avec
des fruits à coque
taxonomiquement distants. Dans une
large
étude
incluant 324 patients allergiques à l'arachide, 86 % avaient une
sensibilisation aux fruits à coque, et 34 % avaient une allergie
cliniquement documentée".
Des études biologiques ou génétiques expliquent ces sensibilisations et
allergies multiples. "Utilisant des extraits de protéines de fruits à coque
et des sérums de sujets allergiques à l'arachide et au noix dans test
ELISA
d'inhibition, de Leon et collaborateurs ont démontré une réaction
croisée de l'
IgE sérique entre des
allergènes présents dans l'arachide, l'amande, la noix du Brésil et la
noisette [mais pas la noix de cajou]. Une étape plus loin, [ils] ont purifié
l'IgE spécifique à l'arachide à partir de sérums de deux individus
allergiques à l'arachide. Ils ont ensuite isolé les
basophiles
de sujets
atopiques mais allergiques à autre chose que l'arachide,
nettoyé les cellules des IgE fixées à elles et les ont resensibilisé avec
les IgE purifiées spécifiques à l'arachide. Les basophiles étaient activés
par des extraits d'arachide, d'amande, de noix du Brésil et de noisettes,
mais à un degré moindre à la noix de cajou".
D'autres
auteurs ont identifié "des
épitopes linéaires dans la liaison de l'IgE [...] dans les
allergènes légumines de l'arachide (Ara h 3) et d'autres allergènes des noix
(Jug r 4 de la noix, Cor a 9 de la noisette, Ana o 2 de la noix de cajou)
[qu'ils ont] positionné sur des modèles en trois dimensions des protéines
construites avec une
modélisation
par homologie. Une analyse conformationnelle a révélé que
les épitopes de surface consensuels liés à IgE montraient des homologies
structurelles susceptibles d'expliquer la réactivité croisée des liaisons à
l'IgE observée parmi les allergènes d'arachide et des noix. Cette réactivité
structurelle croisée associée semble ne pas dépendre de l'origine botanique
des allergènes".
Un
an plus tard en 2008, ils ont réitéré l'expérience avec
d'autres allergènes de ces mêmes fruits à coque : Arah h 1, Jug r 2, Cor a
11 et Ana o 1, et ont abouti aux mêmes conclusions.
Comme mentionné plus haut, certaines allergies croisées peuvent être moins
intuitives encore. "Bet v 1 trouvé dans le pollen de bouleau induit souvent
une IgE de manière croisée qui réagit avec des allergènes dans certains
fruits, légumes, noix et légumineuses dont l'arachide. [...] Mittag et
collaborateurs ont cloné son
ADNc[omplémentaire],
exprimé et caractérisé la protéine recombinante. Parmi les 20 individus
allergiques [à la fois] à l'arachide et au pollen de bouleau inclus dans
l'étude, 17 avaient des IgE spécifiques à [l'allergène recombinant] rAra h
8", soit 85 %.
Selon
l'étude, la liaison de l'IgE à Ara h 8 était inhibée par
Bet v 1 dans une technique d'
immuno-empreintes d'extraits d'arachide
et d'inhibition du
RAST. [...] La réponse contre l'arachide était dominée
par Ara h 8 dans 12 des 17 patients testés", qui n'est pourtant pas la
réponse majoritaire dans la population générale. Ils concluaient que
"l'allergie à l'arachide pourrait être dirigée dans un sous-groupe de nos
patients par le truchement d'une réaction croisée de Bet v 1 avec
l'allergène homologue de l'arachide Ara h 8".
D'autres études ont également montré un lien par réaction croisée entre les
allergies au pollen de bouleau et les allergies
à
la mûre,
au
kaki,
au
soja,
aux
pommes, drupes, céleri, carottes, ou au kiwi.
Réciproquement, selon
cette
étude, "l'allergie au kiwi est souvent associée avec
l'allergie au pollen de bouleau et d'herbe ainsi qu'à l'allergie au latex.
L'allergie au kiwi seul est aussi relativement commune et souvent sévère".
Tendance vaccinale et contenu des vaccins
A moins de bénéficier d'une étude de grande ampleur avec des contrôles
satisfaisants, mêler la vaccination à cette expansion drastique de
l'allergie présuppose une augmentation du nombre de doses reçues ainsi que
l'injection de protéines allergènes identiques ou semblables à celles qui
déclenchent les allergies dans nos populations.
En ce qui concerne l'augmentation du nombre de doses, elle semble confirmée
dans les pays industrialisés, qui subissent le plus les allergies. En
Nouvelle-Zélande, on peut trouver sur le site du Ministère de la Santé les
programmes nationaux d'immunisation
depuis 50 ans : 4
doses (mono ou multi-valentes, diphtérie-tétanos-polio compte par exemple
pour une dose) en 1961, 9 en 1967, 11 en 1981, 16 en 2000, 18 en 2011. Aux
États-Unis, le CDC recommandait en tout pour les enfants jusqu'à 18 mois : 8
doses
en
1983, 16
en
2000, 25 doses
en 2013.
En France, le calendrier vaccinal indiquait pour cette tranche d'âge : 6
en
1990, 19 doses
en 2014. La tendance est
bien à l'augmentation.
Trouve-t-on des protéines de lait, d'œuf, d'arachide, de blé, de fruits à
coque dans les vaccins pour enfant ?
On trouve des protéines d'œuf dans nombre de vaccins anti-grippaux (
Vaxigrip,
Influvac,
Agrippal,
Fluarix,
Immugrip)
et pour les deux vaccins ROR (Priorix,
M-M-RVaxPro)
; du lactose dans un des deux vaccins ROR (
Priorix),
dans le
Infanrix-hexa
(DTP, coqueluche, hépatite B, méningite), la fièvre jaune (Stamaril) et la
varicelle (
Varilrix),
cette
dernière étant non recommandée. Notons que l'on trouve du caoutchouc naturel
dans les deux vaccins ROR et dans deux vaccins méningocoque (
Menjugatekit,
Bexsero).
Par contre, il est peu ou prou fait mention de quelconques protéines
d'arachide dans les vaccins actuels. Son usage était pourtant jadis courant.
En 1976, l'OMS citait dans son
rapport Adjuvants immunologiques
deux catégories d' "adjuvants utilisables pour l'homme" : concernant la 2
e,
"les principaux parmi les adjuvants aqueux dilués dans l'huile sont des
mélanges d'eau dans huile minérale (adjuvant de Freund incomplet) et eau
dans huile d'arachide (adjuvant 65)" (p. 7). Adjuvant 65-4 que l'on
retrouvait par exemple
dans les années 1960
et
1970
dans le vaccin contre la grippe.
Dans un article de 1974
qui montre la supériorité du vaccin grippal adjuvanté, on lit que pour
améliorer l'efficacité du vaccin, "les employés de Merck ont développé une
préparation à l'huile d'arachide, l'Adjuvant 65, dans lequel tous les
composants sont métabolisables". On apprend par la même occasion que "les
tumeurs qui pouvaient être produites chez certaines souches de souris sont a
fortiori dues à une sensibilité de ces souches à l'effet
oncogène d'une irritation physico-chimique - effet également
produit par le vaccin DTP", en excluant un risque chez l'homme. L'adjuvant à
l'arachide tenait pour 45 % de la composition du vaccin, et permettait selon
Merck "d'essayer d'étendre la durée du vie du vaccin grippal
de 2 à 3 ans". La
composition restante incluait monooléate de mannide (3 %) et
monostéarate
d'aluminium (2 %) – les 3 produits formant dans leur ensemble l'
adjuvant
65-4 – et le vaccin grippal lui-même (50 %).
Supposons que l'arachide ne se trouve plus dans aucun des vaccins depuis
quelques décennies : pourquoi trouve-t-on dans des brevets des références à
ces huiles et à d'autres ? Déposé en 1994,
un brevet sur des
"méthodes pour augmenter la réponse immunitaire à la grippe. [...] Les
compositions de vaccins de cette invention peuvent contenir des porteurs
convenables [incluant] gélatine, pectine, huile d'arachide, huile d'olive,
huile de sésame, squalène et eau". En 1997,
un brevet pour
améliorer les vaccins inactivés : "des exemples d'huiles végétales utiles
incluent l'huile d'arachide, de soja, de noix de coco, d'olive, de coton, de
tournesol, de sésame, de maïs. La plupart des poissons contiennent des
huiles métabolisables qui peuvent être utilisées à cet effet, comme l'huile
de foie de morue ou de requin". En 2005,
un brevet avec comme
titre "nouvel extrait de coque d'arachide comme adjuvant vaccinal" ; le fait
qu'il ne cite pas d'autres huiles montre que la mention arachide n'est pas
utilisée uniquement pour s'assurer que le brevet couvre le domaine le plus
vaste possible. En 2006, on trouve
un brevet sur la
vaccination monovalente contre la grippe : "L'huile peut être n'importe
quelle huile végétale, de poisson, d'animal ou synthétique". En 2008,
un
brevet sur la composition d'un vaccin non liquide :
"sous certaines formes, la composition du vaccin peut inclure d'autres
adjuvants, [dont] le squalène, l'Adjuvant 65 (contenant arachide, monooléate
de mannide et monostéarate d'aluminium)". Dans le livre
Adjuvants
Vaccinaux : Méthodes de Préparation et Protocoles de Recherche,
publié en 2000 par
Derek O'Hagan, actuel chef de la
Recherche sur la Chimie et la Formulation des Vaccins à Novartis, on peut
trouver des exemples d'agents immuno-potentiateurs utilisés ces 30 dernières
années,
dont "l'huile végétale (huile
d'arachide)". La
FDA considère l'huile
d'arachide comme GRAS (généralement reconnue comme saine/sûre), donc ne la
soupçonne pas d'être dangereuse pour le public. Mentionnons également en
2010
un brevet
sur un adjuvant contenant de l'huile de moutarde, elle aussi facteur
d'allergies.
* * *
En ce qui concerne le blé, on peut suspecter certains adjuvants d'en
contenir également. En 1991,
un
brevet sur les vecteurs de principes actifs fluides dans
les vaccins contenant une huile métabolisable expliquait : "Parmi les huiles
végétales, on choisira des huiles insaturées riches en acide oléique qui
sont biodégradables et connues pour leur pouvoir immunogène, par exemple les
huiles d'arachide, d'olive, de sésame, de soja, de germe de blé, etc." En
2007, GlaxoSmithKline déposait
un
brevet sur un adjuvant huile-dans-eau : "Le squalène
[...] est une huile insaturée que l'on trouve en grandes quantités dans
l'huile de foie de requin, et en moindre quantité dans l'huile d'olive,
l'huile de germe de blé, l'huile de son de riz et les bactéries, et qui est
l'huile particulièrement préférée pour utilisation dans cette invention".
D'après
l'OMS, le squalène "est commercialement extrait de l'huile
de poisson, en particulier de l'huile de foie de requin. Il est ensuite
purifié et utilisé dans certains produits pharmaceutiques et vaccins".
Toutefois la composition et le mode de fabrication
semblent
relever du secret, selon l'association BLOOM concernée par
la sauvegarde la faune marine, en particulier des requins : "Nous avons
sollicité sans succès GlaxoSmithKline, Sanofi Pasteur et Novartis pour
connaître les volumes de squalène utilisés et leur origine". Il se peut donc
qu'une partie soit synthétisé à partir de blé. Le squalène est en
particulier présent dans les vaccins contre H1N1, comme le
Focetria
de Novartis, le
Humenza
de Sanofi Pasteur et le
Pandemrix
de GlaxoSmithKline, avec 10 mg par dose environ. Ces trois vaccins sont
administrables dès les 6 mois de l'enfant, à l'âge où la diversification
alimentaire n'inclut pas encore nécessairement le blé, ce qui rend donc
l'enfant potentiellement susceptible de développer une allergie aux
protéines du blé, comme nous l'avons vu plus haut
(voir
Découverte et explosion du phénomène allergique).
Malheureusement, il n'est pas certain que tous les produits servant à
l'élaboration d'un vaccin figurent sur l'étiquette. Au Canada, on trouve la
terminologie suivante : "ingrédient médicinal" et "ingrédients
non-médicinaux importants" (comme pour
Pneumovax ou
Twinrix), ce qui
ne garantit pas l'exhaustivité. La
loi donnant "droit d’accès des
individus aux renseignements personnels qui les concernent"
contient des exceptions, et "le responsable d’une institution fédérale est
tenu [...] de refuser la communication de documents contenant des secrets
industriels de tiers" (
20 (1) a)). Aux
États-Unis, le
Fair
Packaging and Labeling Act impose que "les
emballages et leurs étiquettes doivent permettre aux consommateurs d'obtenir
des informations précises sur la quantité du contenu et devrait faciliter
les comparaisons des valeurs" (§1451). Plus loin au §1454 c) 3, il est
précisé que l'étiquette doit porter "le nom commun ou usuel de chaque
ingrédient listé par ordre de prédominance décroissante, mais que rien dans
ce paragraphe ne permet d'imposer qu'aucun secret commercial ne soit
divulgué". Un autre pays n'ayant pas les mêmes lois et qui afficherait ces
ingrédients tenus secrets mettrait du même coup fin à ce secret.
Notons que l'on trouve également des protéines de poulet
dans
plusieurs vaccins,
contre la grippe principalement (comme le
Pandemrix),
alors que l'allergie à la volaille
est plus rare.
Études sur les vaccins et les allergies
Concernant le vaccin H1N1 de 2009,
une
étude a établi, selon les notifications des patients, "un
taux global de réactions d'hypersensibilisation de 10,7 par million de doses
de vaccin distribuées, avec un taux deux fois plus élevé pour le vaccin
vivant", avec un risque plus élevé probable pour les femmes. Ces chiffres
peuvent souffrir d'un biais de "sous-notification, en particulier pour les
effets modérés, [qui] résulterait en une sous-estimation du vrai taux de
réactions immédiates d'hypersensibilisation".
Au
Québec, le vaccin monovalent H1N1pdm09 contenant
l'adjuvant au squalène AS03 a entraîné en 2009 un taux "20 fois plus élevé
[de notifications d'anaphylaxie] que le taux rapporté avec les vaccins
trivalents non adjuvantés administrés durant les six années précédentes".
Les auteurs, du Centre hospitalier universitaire de Québec, estiment que ce
chiffre mésestime le nombre total qu'il faut multiplier par 1,75, pour
atteindre 13 cas par millions de doses.
Une
étude japonaise a comparé les taux de réactions
indésirables après vaccins monovalents contre la rougeole, les oreillons, et
la rubéole (ROR), entre des vaccins contenant de la gélatine bovine
naturelle (entre 1994 et 1998) et ceux du même fabricant mais contenant
désormais de la gélatine porcine modifiée (entre 1998 et 1999). Le second
vaccin, Prionex, montrait une moindre activité de liaison avec l'
immunoglobuline E, anticorps engagé
dans les réponses allergiques. Ils ont noté une diminution drastique des
réactions anaphylactiques, de l'urticaire ou des éruptions généralisées
(pour le vaccin anti-rougeole par exemple : respectivement 11, 38, et 107
réactions par millions de doses à 0, 2 et 4 par millions de doses pour celui
contenant la gélatine modifiée). Ils avaient
déjà
établi que "les historiques de vaccination suggèrent
que le vaccin DTC acellulaire contenant de la gélatine peut avoir une
relation causale avec le développement de cette allergie à la gélatine"
après vaccination ROR. "Parmi les 6 fabricants de DTC acellulaire au Japon,
deux n'avaient jamais utilisé de gélatine dans la production des vaccins.
Les 4 fabricants restants n'utilisent plus de gélatine, et depuis février
1999, tous les vaccins DTCa utilisés au Japon sont sans gélatine".
Alors que des études ont montré (1997,
2004) l'absence de lien
entre vaccination contre la coqueluche et l'asthme ou l'allergie, une
étude de 1997 sur des
enfants néo-zélandais nés en 1977 a montré qu'avant leur 5
e
année, 22,5 % avaient des épisodes asthmatiques et 30 % des consultations
pour allergies parmi les 1.184 enfants vaccinés contre le DTC et la polio
entre leur 3
e et 5
e mois, alors que les 23 enfants
non-vaccinés n'étaient jamais asthmatiques ou allergiques (ou du moins ne le
faisaient pas savoir, un biais anti-soin ne pouvant être exclu totalement).
L'association avec l'eczéma était faible. Aucune association n'a par contre
été trouvée en lien avec l'immunisation contre le ROR, les oreillons seuls
ou la varicelle. Aux États-Unis,
une
étude en 2000 trouvait pour l'asthme et chez les moins
de 16 ans un "ratio de risque de 2,00" pour la vaccination DTC ou tétanos
seul, risque statistiquement non significatif à cause du faible nombre de
non vaccinés. Quelques études arrivent à des conclusions contraires. En
2001,
une étude partant de
données de l'
ISAAC (plus grande étude
internationale collaborative sur l'asthme et les allergies chez l'enfant) et
portant sur les vaccinations DTC, tuberculose et rougeole, concluait que
"les variations internationales dans les maladies atopiques de l'enfant sont
peu susceptibles d'être expliquées par des variations de l'immunisation".
Toutefois, s'ils ont intégré l'eczéma et la
rhino-conjonctivite, le terme asthme
n'est présent que dans l'introduction et est remplacé dans les méthodes et
résultats par la
sibilance
(
wheezing), sifflement respiratoire corrélé à l'asthme mais
sans que l'un implique l'autre.
Citons également une
étude de 2004 de l'
American
Journal of Public Health basée sur une plus grande cohorte que les
deux premières études, soit 29.238 enfants anglais. Leurs "données suggèrent
que les vaccinations de routine actuellement recommandées ne sont pas un
risque pour l'asthme ou l'eczéma". Leur conclusion affirmait pourtant qu'ils
avaient "trouvé une association entre la vaccination et le développement de
la maladie allergique". Leur mauvaise foi est proprement stupéfiante. Pour
arriver à leur jugement final et éliminer un biais, ils ont séparé les
enfants en 4 catégories, en fonction du nombre de consultations à un
généraliste jusqu'à leurs 6 mois, hormis des consultations pour vaccinations
ou pour allergies. Pour le DTC-Polio, seule la première catégorie (0 à 3
consultations) présentait un
facteur de risque significatif (11,5
: 3,5 % contre 0,3 % chez les non vaccinés). Outre le fait que dire que
cette association est "plus probablement le résultat d'un biais que d'un
effet biologique" n'engage que les auteurs, regardons les
données pour les 3 autres tranches :
risque relatif de 4,00 (mais
intervalle de confiance à 95 %
compris entre 1 et 15,99 donc non significatif car incluant 1) pour 4 à 6
consultations, risque non calculable (par cette méthode, et pour cause) pour
7 à 8 consultations (5 % des 11.498 vaccinés, aucun des 29 vaccinés) et plus
de 8 consultations (8 % des 11.333 vaccinés, aucun des 34 non vaccinés). Au
total, les chiffres donnent un facteur de risque significatif de 14,0, et de
10,33 si l'on ajuste par la fréquence de consultation. La vaccination au ROR
présente elle un risque significatif de 3,51, et 2,20 après ajustement. Il
fallait oser pour conclure à l'absence de risque pour ces deux vaccins ! Et
pour accepter cet article dans un journal relativement réputé (facteur
d'impact
4,2
en 2013). Il est proprement inconcevable que le processus
de production de la recherche actuel permette à des chercheurs et des
éditeurs de telles manipulations des données, et que l'article soit toujours
visible 11 ans plus tard au même titre que d'autres travaux sincères.
Pourtant nous avons constaté que les journaux avaient la liberté de rejeter
une étude même après publication, comme celles de Wakefield mêlant
vaccination et autisme (voir Chapitre
Autisme, mercure et vaccins).
Dans tous les cas, la question du lien avec l'allergie, compte tenu de sa
prévalence très élevée, est cruciale en termes de rapport bénéfice-risque,
au niveau individuel pour la santé et le confort de vie et au niveau
collectif pour l'économie. Aux États-Unis par exemple, "on estime qu'il y a
30.000
réactions anaphylactiques à la nourriture traitées aux urgences et 150
à 200 morts chaque année. Arachide, fruits à coques, poisson et fruits de
mer comptent pour la plupart des réactions anaphylactiques sévères à la
nourriture". Quel est le coût pour la société pour ce seul
effet secondaire de la vaccination, et quel serait sinon le nombre de morts
et les coûts d'hospitalisation pour la tuberculose, le tétanos, la diphtérie
et les autres maladies que l'on souhaite contenir par les vaccins ?
D'autres facteurs possibles du déclenchement allergique
Quoiqu'il en soit, l'étiologie de l'allergie compte probablement d'autres
variables. La théorie hygiéniste expliquerait que nos efforts pour diminuer
notre exposition aux microbes aient fait de nous des êtres plus fragiles
(cf.
ce
documentaire). Le brillant et marginal Professeur
Gernez
optait en
partie pour cette explication, et recommandait de
limiter la période hospitalière suivant l'accouchement, où les conditions
d’asepsie sont trop élevées, alors que la reconnaissance du non-soi se fait
sensiblement pendant les premiers jours de vie. L'hygiène expliquerait
également les différences observées entre urbains et ruraux.
Une
étude a comparé les taux d'allergies entre Amish de
l'Indiana du Nord, Suisses fermiers (dont les Amish descendent) et Suisses
non fermiers, et ont trouvé respectivement 7,2 %, 25,2 % et 44, 2 %. Ils
pensent que la consommation de lait de ferme peut expliquer les différences
observées, quoiqu'il eût été éclairant de tester également le statut
vaccinal.
A
la ferme autrichienne on trouve également moins
d'allergies, d'asthme et de rhume de foins, expliqué de manière possible par les
auteurs par "le développement d'une immuno-tolérance ou la stimulation des
cellules Th1 et la suppression des cellules Th2 par exposition accrue des
enfants des fermes aux antigènes microbiens des étables et des fermes".
Une revue parue en
2014 listait "les théories [de la recrudescence des maladies
allergiques] les plus pertinentes avec un accent particulier sur les
hypothèses de l'hygiène, des antioxydants, des lipides et la pollution de
l'air", sans qu' "aucune d'elle n'explique tous les aspects de
l'augmentation sans précédent de la prévalence des troubles allergiques".
Un
rapport paru en 2012 dans
Nature Medicine, trouvait
"qu'une altération délibérée de la population de bactéries
commensales par traitement antibiotique oral résulte en une [...]
inflammation allergique plus élevée", et la présente comme une cause
précédemment inconnue du développement des maladies allergiques. Enfin,
quelques rares maladies allergiques sont purement génétiques, comme l'
intolérance congénitale au glucose.
L'allergie a émergé de façon relativement nouvelle au début du XXe
siècle, et son étude scientifique impliquait toujours l'immunisation d'êtres
vivants. Sa prévalence a littéralement explosé ces dernières décennies dans
les pays industrialisés, et touche quasiment toutes les familles, à travers
l'asthme, la rhinite ou la conjonctivite par exemple. Des mécanismes de
présentation d'une protéine jamais identifiée par l'organisme et associée à
un haptène sont connus pour déclencher de violentes réactions allergiques
dans le corps humain, comme l'anaphylaxie. Les vaccins contiennent, malgré
la discrétion voire le secret qui entourent leur fabrication et leur
composition, de telles associations, avec des protéines que l'on retrouve
comme principales allergies chez l'enfant : arachide, lait, œufs. blé,
fruits à coque. D'autres facteurs, comme l'hygiène ou l'environnement,
pèsent très probablement dans la hausse de cette affection. Des études
confirment le risque, parfois très fort, que provoque l'administration de
certains vaccins. Il convient désormais de mettre dans la balance
bénéfice-risque de la vaccination les réactions allergiques, au vu de son
caractère coûteux, pénible et parfois mortel.