vendredi 26 février 2016

La vaccination, un débat ouvert qui semble déjà clos

Article paru dans le quotidien Présent du mercredi 10 février 2016 – N° 8542 – present.fr

Après avoir déclaré que « la vaccination ne se discute pas » en juillet 2015 chez Jean-Jacques Bourdin, Marisol Touraine relance ingénument le sujet dans une intervention écrite le 12 janvier et propose, dans un de ses quatre axes, de « débattre ». C’est le plus souvent cette composante du plan ministériel que les médias traditionnels retiendront dans leurs titres : « grande consultation citoyenne » ou « débat national ». Sans naïveté, peut-on réellement penser que le ministre souhaite recueillir l’avis du peuple à ce sujet et en tenir compte ? Peut-on d’ailleurs soupçonner qu’elle n’a pas une idée de l’origine du mécontentement des Français, quand près de 800 000 d’entre eux ont signé la pétition record du Pr Joyeux contre la marche forcée des vaccins hexavalents pour les tout-petits?

Le plan d’action s’appuie surtout sur trois autres axes : informer, coordonner et sécuriser l’approvisionnement. Autant dire que la réponse est déjà trouvée : il faut continuer, « lever les inquiétudes, les peurs », dues « en partie à la manipulation, à la désinformation entretenues par certains ». Mais aussi « favoriser la recherche sur les vaccins ».

Concernant le dernier axe, « débattre », la première phase du débat public permettra dès mars « l’expression des opinions », « sans posture, sans tabou ». Outre le fait que le ministère semble avoir déjà les réponses, il est à craindre que notre liberté ne soit circonscrite, par des contraintes juridiques appropriées, au principe supérieur de l’intérêt collectif. Le Pr Joyeux en a déjà fait les frais, attaqué par l’Ordre des médecins pour des propos anodins et de bon sens sur la pénurie de vaccins et le nocif vaccin hépatite B. Pour les récalcitrants, à l’instar d’Allègre, Benveniste, Lejeune, Soral, c’est la mise au ban radicale.

Mme Touraine feint de croire que « les scientifiques sont unanimes », comme sur tant de sujets. Pourtant la presse scientifique existe, et nuance ou détruit ses pré-supposés pro-vaccinaux : les vaccins papillomavirus sont dangereux et peu utiles (au mieux 33 % d’efficacité prédite), l’aluminium est nocif (myofasciite à macrophages, entre autres dégâts).

Son comité, « indépendant » mais choisi par ses soins, aura-t-il une oreille attentive à ces constats ? Tiendra-t-il compte de l’analyse récente des courbes officielles (pourquoi-vacciner.fr), qui met en lumière le faible impact des vaccins dans la chute des maladies ? Reconnaîtra-t-il certains dangers de la vaccination massive, ainsi que l’influence et l’immoralité des grandes firmes pharmaceutiques?

Entre « site internet dédié », « bulletin trimestriel », « carnet de vaccination électronique », « comité (...) pour mieux identifier les réticences éventuelles », le plan proposé dépeint le futur orwellien de la liberté vaccinale. Avec pour objectif « le temps des propositions » en décembre 2016, sous une caution démocratique. Ce nouvel arsenal d’éducation des consciences servira-t-il à justifier de nouvelles obligations vaccinales et une plus forte coercition des sceptiques ? Cela semble probable.